Le caméléon et les fourmis blanches

Casimir le professeur est un peu dépressif car il a été abandonné par la femme qu’il aimait. Il est peu solide dans son rôle de professeur et pense au passé. Un jeune Malien Issa Découré, élève dans la classe de Casimir, est d’abord décrit de façon très neutre mais chaque chapitre dévoile un peu mieux sa personnalité (petits vols, mensonges, débrouillardise) tout en donnant de lui l’image la moins affirmée, noyée dans le contexte comme un caméléon, pour ne pas être vu. Le procédé d’alterner un chapitre consacré au professeur suivi d’un chapitre pour l’enfant est excellent car on voit évoluer et murir deux situations en parallèle et qui finissent par se rejoindre. Le lecteur est tenu en éveil et très impatient de savoir le dénouement de l’histoire car les évènements se succèdent de façon imprévisible. La cruauté de l’exclusion du jeune recherché par la police suit celle du père, tout est suggéré plus que décrit et c’est ce qui nous mobilise. En conclusion, les valeurs humaines fondamentales de fraternité et d’entraide sont exaltées d’autant plus que chacun y trouve un bénéfice . Paule Bloch