par Elise Meunier | Juil 28, 2022 | Suppléments à la revue / Articles
ALBUMS
Joo Jin/ill.Kyung Jin/ trd.(coréen) – Chez nous
La joie de lire,2021.14,90€-9782889085507.Pour tous les âges!
Mots-clés : animaux, zoo, liberté, anthropomorphisme
Album engagé pour le respect des animaux sauvages
Peu de mots mais de grandes illustrations pour alerter sur la vision anthropomorphe que nous plaquons sur les animaux sauvages ”dorlotés” dans les zoos et présentés, comme des invités, pas aussi privilégiés et détendus que l’on pourrait le penser. Une première page en noir et blanc pour survoler le zoo tel qu’il est perçu par les animaux puis des images en couleur pour celles qui suivent-vision idéalisée avec humour sur la vie en zoo imaginée par l’Homme (qui se dit attentif à leur « confort »).La visite du zoo se termine sur une double-page à rabats où les animaux alignés nous fixent(en noir et blanc)et une image dépliée (rabats ouverts)toute en couleur présentant leur espace de vie sauvage avec un slogan ”Chez nous c’est ailleurs”. Avec ce format xxl, l’évidence de leur besoin d’espace et de liberté s’impose. Dans cet album, l’anthropomorphisme est une arme pour nous permettre de mesurer l’immense “inconfort” de la vie en captivité. Un message puissant et un album magnifique qui ne peuvent pas nous laisser indifférents ! CD
Amélie Billon, Ill. Mélodie Baschet – La vieille ourse
L’étagère du bas, 2021, 12,90€, 9782490253326. Dès 3ans
Mots-clés : amitié enfant / animal, ourse, nature
Amitié entre une vieille ourse et un jeune garçon dans une nature sauvage et fragile.
Une amitié improbable nait entre une vieille ourse au sortir de l’hibernation et un jeune garçon. Cette vieille ourse affaiblie ne peut plus pêcher et, le moment de peur passé, Sven lui offre son goûter et tous les poissons qu’il peut trouver. Ils s’apprivoisent, neutralisant ce qui les sépare. Leur amitié gagne le père de Sven qui pose son fusil pour proposer son aide. Respect et bienveillance circulent entre eux trois. La nature est le quatrième personnage. Les couleurs puissantes, les perspectives de troncs d’arbres et de sommets au loin permettent une immersion immédiate dans une nature forte. Mais un rose tendre qui se glisse partout dit le miracle et la fragilité de l’amitié, de la nature aussi. Le peu de neige sur les montagnes accuse. MDR
Naoko Machida- Seul à la maison
Le Cosmographe, nov 2021, 16€, 9782490102396, dès 4 ans
Le gros plan d’une tête de chat très réaliste en couverture laisse augurer d’une histoire également réaliste. Certes, la fourrure du chat, l’herbe, l’écorce des arbres, ou le chat qui rentre dans l’armoire, tout cela est d’une diabolique précision. Mais le chat ressort de l’armoire dans autre monde, comme Alice. Là, il boit un café, va chez le coiffeur, au cinéma, à la pêche, joue au baseball avant d’aller aux bains… bref une journée hyperactive … d’humain ? certes, on peut voir cela comme un anthropomorphisme traditionnel, miroir de nos vies bien remplies. Mais l’album ne dit-il pas plutôt que ce chat qui nous attend bien tranquille sur le pas de la porte et qu’on imagine avoir dormi toute le jour… a peut-être une vie toute personnelle qui nous échappe ? Que savons-nous vraiment de cette « espèce-compagne », qui est un « être-autre » ? CCS
Gabriel Evans – Un humain pour Moustache
NordSud,2022.12€-9782831101323.à partir de 5ans
Un chien vagabond recherche un humain qui lui convienne, ce qui est difficile mais il choisit une petite fille : nouvelle vie surprenante mais a-t-il vraiment besoin d’elle? Pour y réfléchir, il repart. Quand la petite fille, inquiète, le retrouve, Moustache sait enfin qu’il a besoin de quelqu’un… qui a besoin de lui.CD
Dominique Memmi, Anna Griot- Le gang d’Arlette
Dadoclem, 2022, 14€, 9782378210427, dès 5 ans
Mots clés : album, animaux, cause animale, maltraitance
Un album tonique qui dénonce la maltraitance animale
Arlette est une poule reporter qui voyage partout pour rapporter des photos d’animaux. Quand son ami, le chien Pito, lui rapporte sa rencontre avec un chien de chasse qui s’est sauvé parce qu’il était enchainé et affamé « afin de mieux chasser », là voilà partie à son secours. Mais des aléas et des rencontres se succèdent qui lui font découvrir la vie horrible des poules en batterie, puis celle des cochons à l’engraissement… Arlette se découvre des missions de journaliste, faire savoir et faire bouger les choses.
Avec Arlette qui pense, parle et agit, l’anthropomorphisme classique est ici mis au service de la cause animale ; et s’il y indignation, il n’y a pas de révolution fantaisiste ni de résolution imaginaire mais une vision réaliste d’une situation pas moins réelle : pour que cessent certaines pratiques, il faut en parler, faire savoir, agir collectivement, changer profondément. Bien vu et à la pointe de l’actualité. Mais le ton reste léger, poétique et sympathique : Arlette est une « cocotte libre qui aime la vie au grand air, celui qui fait zouuu, vvvvvv et ffffff… », un argument qui parlera aux plus jeunes comme les dessins allègres et drôles. CCS
Jean-Pierre Kerloc’h / Bérangère Delaporte – La poule aux œufs cubes
L’Élan vert, 2021,13,90€, 9782844556165. Dès 5 ans
Mots clés : fable, poules, œufs, élevage intensif, humour
Fable humoristique pour une remise en cause les élevages intensifs de poules pondeuses.
Brain-storming dans un élevage de poules pondeuses. Rien ne va plus. C’est Galinette la plus innovante : pondre un œuf stupéfiant, un œuf cube par exemple ? Elle y réussit et sauve ainsi ses plumes ! Curiosité du fermier, engouement du public, et fortune assurée. Vie de château pour Galinette la futée à laquelle on présente bientôt Coquelicot, pour recréer bien vite un nouvel élevage prospère. Mais rebondissement ou nouvel envol, ils réussissent à fuir sur l’ile-paradis et reprennent alors une vie normale, œufs ovales et toute une progéniture qui, très vite en cavalcade, projette de prendre la mer pour délivrer les poules prisonnières ! Des illustrations joyeuses, des couleurs acides ou tendres, des dessins drôles qui convoquent l’humour pour développer un plaidoyer bien construit, malin, poétique, avec des jeux de mots à partager. Les voilà les nouveaux activistes, à bas-bruit ! Grands groupes de Loué ou d’ailleurs, vous souriez mais prenez garde ! Pas d’âge pour militer ! MDR
Luciano Lozano -Tancho
Ed. des Eléphants, 2022, 15€, 9782372731225, 6 ans +
Mots clés : protection des espèces, grues, Japon
Bel album sur le sauvetage des grues au Japon
Cet album déploie de larges images sobres et de très belle qualité, largement inspirées de l’esthétique japonaise, autour du motif superbement graphique des grues. Tancho observe que les grues chaque année deviennent moins nombreuses : il décide de les aider à passer l’hiver de sorte que réaugmente peu à peu la colonie. Inspiré d’une histoire vraie, la création d’un centre de conservation des grues au Japon, ce récit évoque la protection nécessaire d’espèces animales. CCS
Régine Bobée, Xavière Devos, Rosa Bonheur – Au bonheur des bêtes
Léon Art &Stories, 2022, 16€, 9791092232592, 6 ans +
Mots clés : art, animaux, Rosa Bonheur,
Un album d’art autour d’une peinte animalière
Rosa Bonheur (1822-1899) est une peintre animalière célèbre qui a soutenu la cause animale à une époque où on n’en parlait guère, a adhéré à la naissante Société Protectrice des Animaux et vécu avec ses animaux retirés de zoos ou de cirques. Fiction prétexte pour cet album construit autour d’une vingtaine de ses tableaux qui montrent bœufs, chevaux ou lions dans une stupéfiante vérité. CCS
Laurence Gillot, ill. QU Lan – Ouli le cheval couleur nuage
L’Elan Vert, 2021, 15€, 9782844556547, 5 ans
Mots-clés : Cheval, Mongolie, relation enfant-animal
Un beau conte traditionnel mongol
La petite bergère Sukie vit au milieu des steppes avec son troupeau de moutons et son grand-père. Elle secourt Ouli, un poulain blanc blessé ; il reprend vite des forces ; une amitié solide se crée entre eux. Ouli devient un magnifique étalon et la jeune fille une cavalière émérite. qui veut participer au concours d’acrobatie équestre organisé par le Grand Khan. Cet homme très cruel l’accuse d’avoir volé Ouli et la jette au cachot. Elle comprend que son cheval appartenait à ce tyran qui le maltraitait et que Ouli s’était enfui. Les deux amis parviennent à s’échapper et ils couleront des jours paisibles. Quand Ouli meurt de vieillesse, pour lui rendre hommage, Sukie jouera de la vielle à tête de cheval, sorte de violon mongol au manche sculpté. Les illustrations sont superbes. La fin de l’histoire permet d’apaiser la peine face à la perte d’un être cher. LF
Méryl Schmalz- Tu ne finiras jamais dans une assiette, ma chère
La Joie de lire, coll. Encrage, 2022,14,50€, 9782889085798, 13 ans +
Mots clés : roman graphique, cochon, animal, enfance , véganisme
Roman graphique sur un cochon
Premier roman illustré de cette artiste suisse, il raconte un souvenir d’enfance : un porcelet gagné lors d’une tombola devient un compagnon d’enfance auquel elle s’attache et qui mourra de sa belle mort (ou du choc d’être séparé d’elle quand elle devra partir…) Cela fera écho à tous les récits sur le lapin adoré passé à la casserole, sur les agneaux et chevreaux attendrissants qui empêchent l’enfant de manger ensuite leur viande… L’argument antispéciste entendu « l’animal est une personne, on ne mange pas une autre personne » semble un peu naïf et simpliste au regard de l’histoire humaine qui a domestiqué les animaux pour ne plus avoir à les chasser. Mais si le texte minimal est d’un intérêt limité – aucune réflexion sur la question soulevée- les images déroulent leur récit propre, décalé, superbe : leur originalité tient aussi au minimalisme des trois couleurs bleu, vert, rouge, et à l’impression en sérigraphie. CCS
Jimmy Liao- Le poisson qui me souriait
HongFei,2021, 19,50 €,9782355581779. Dès 7 ans
Mots clés : album, amitié, liberté, respect de l’autre, animal
Album sur l’amitié et le respect de l’autre
Jimmy Liao est un auteur chinois particulièrement apprécié en Asie que nous avons découvert avec le magnifique Nuit étoilée paru en 2020 chez HongFei et multiprimé. L’éditeur publie ici un des premiers ouvrages de Jimmy Liao créé en 1998, très en phase avec les thèmes les plus actuels. Un homme solitaire croit voir un poisson qui lui sourit dans un aquarium et l’achète. Bonheur d’une amitié sans nuages. Jusqu’à ce qu’un rêve lui fasse prendre conscience que son ami est prisonnier d’un bocal et peut être pas si heureux que cela : il le libère dans l’océan. Respecter l’autre, c’est déjà une première leçon. Et regarder tous les êtres vivants d’un point de vue décentré, c’est plus qu’une position écologique, c’est une philosophie. Pourtant tout est léger dans cet album, sans didactisme, dilué dans des pages aquarellées où les dessins très fins content une amitié pudique et silencieuse. CCS
Jan Jutte, trad.( néerl) Inge Elferink -Tigre
Ed. des Eléphants, 2020, 15€, 9782372730938, 4 ans +
Mots clés : album, amitié, respect animal. Adopter un tigre ?
Eric Battut- Je veux croquer la lune
L’élan vert, 2020, 10,99€, 9782844555885, pour les 2- 3 ans
Album, randonnée, nuit, entraide
Petit album randonnée sur la nuit et sur… les animaux peu aimés (araignée)
Joëlle Ecormier, Brunella Baldi. Les chinchillas dorment énormément
Motus, 2020, 14€, 9782360110971, dès 6 ans
Album, mort, deuil, animaux de compagnie
Un album sur la mort (d’un animal aimé)
On dit que Brunella Baldi a des images très douces aux tons cassés, mais ses images ont pourtant une richesse et une variété de couleurs incroyables, ses dessins légers virevoltent dans des espaces colorés, comme désarrimés, silhouettes drôles et tendres de Lili-rose et du chinchilla, une bien belle modernité. L’histoire qui aborde finement la question de la mort se trouve aussi allégée par cette qualité graphique et l’ensemble est remarquable : Lili Rose apprend que son chinchilla qu’elle croit endormi est mort. Il faut le concevoir. C’est dur. Et long. Après le gros nuage qui « se met à pleuroir » et « la saison de la tristesse au joues mouillées », Lili Rose se met en quête d’un animal qui ne meure pas. Pas avant longtemps. S’aperçoit que ce n’est pas simple parce que ce qui est vivant meurt. Après une quête qui est une prise de conscience, elle reprendra un chinchilla… et parle au futur, ce temps qu’on ne maitrise pas. CCS
Sophie Chérer/ Ill Gerda Muller – Ma petite mésange
L’école des loisirs, 2020. 12,50€ – 9782211307536. 5/8 ans
Album Mésanges. Vie des oiseaux
Histoire de la vie d’une petite mésange au cours des saisons
La petite mésange charbonnière chante « tulip, tulip » Son plumage la protège du froid et les graines de tournesol de ses voisins les hommes la nourrissent d’autant qu’elle est amoureuse de Pitiou et doit faire son nid pour accueillir et couver ses œufs. Un gros orage déracine l’arbre sur lequel les mésanges avaient fait leur nid mais ils vont trouver la boite aux lettres de la maison voisine pour le reconstruire et deux semaines plus tard les oisillons brisent leurs coquilles. Il va falloir les nourrir. Jolie histoire sur la vie des oiseaux avec une très belle illustration aux couleurs pastel. CK
Anne-Florence Lemasson/ill. Dominique Ehrhard- La noisette
Les Grandes Personnes,2017.17,50€-9782361934729.à partir de 3 ans
Ce pop-up de petit format, magnifique et délicat, nous raconte l’hiver au jardin, avec une noisette qui disparait sous la neige et des animaux qui affrontent le froid et cherchent de la nourriture. Le printemps va montrer le bout de son nez avec une petite pousse verte qui s’épanouit en un jeune noisetier. CD
Eric Battut – On commence demain!
Rue du monde,2018, 17€, 9782355045189, Album à partir de 4 ans
Album pour mesurer combien la captivité des animaux en zoo ne protège ni eux ni la planète.CD
José Ramon Alonso/ill.Lucia Cobo – L’ourse
Didier jeunesse, 2017. 14,20€ – 9782278085378, album à partir de 4 ans
Documentaire poétique sur la vie d’une ourse de l’automne au printemps. CD
Jules Renard/ Ill Jean François Martin – Histoires Naturelles
La Collection, 2016. 19,90 €. 9782246860365. 6/10ans
Textes classiques de Jules Renard sur les animaux avec une illustration moderne. Le cerf, l l’écureuil, la poule, le cochon ou le crapaud, le chat, sans oublier la chèvre, l’escargot, la fourmi le goujon ou les oiseaux, ces animaux sont présentés de façon amusante. Les illustrations sont particulièrement élégantes. CK
Géraldine Elschner / Ill Antoine Guilloppé – Tout d’un loup
L’élan vert, 2013, 12,70 €, 9782844552921, 5 /8ans
Je suis grand, noir ; le collier sur mon cou est relié à un piquet par une chaine ; je suis un chien mais je ressemble à un loup et personne n’ose m’adopter. Pourtant je voudrais sortir de cette cour bétonnée et courir dans les champs en plein air et chaque soir je crie mon chagrin. Mots simples et touchants, illustration très belle en noir et blanc sauf la dernière page au vert couleur nature. CK
Philip Christian Stead/ill.Erin E. Stead – Ours a une histoire à raconter
Kaléidoscope,2012,13,20€, 9782877677516, à partir de 4 ans
Les animaux amis de l’ours, à l’automne, se préparent à passer la période de l’hiver. Au printemps, Ours, qui a oublié l’histoire qu’il voulait raconter à ses amis avant l’hiver, propose de reparler de l’histoire vécue à l’automne! CD
Béa Deru-Renard/ill.Anne-Catherine De Boel – Saïmiri
Pastel, 2012,13€, 9782211205313, à partir de 3-4 ans
SaÏmiri, une espiègle petite femelle singe-écureuil s’échappe dans la forêt : elle croise des animaux étranges aux appétits étonnants, voire dangereux!! Mais sa vivacité et sa maman vont la sauver des crocs du serpent Thor.CD
DOCUMENTAIRES ET DOCU FICTIONS
Mickaël El Fathi, Odile Santi – Au pays des loups qui chantent
Editions Courtes et Longues, 2021, 22 € – 9782352902683. Dès 3 ans
Mots-clés : Loup, relation Homme-animal, Asie, Mongolie
Cet album au grand format mettant en valeur de magnifiques illustrations séduira aussi bien les enfants que les parents. Il s’agit d’un superbe poème sur un voyage en Mongolie, l’auteur y parle notamment du quotidien des nomades en harmonie avec la nature et particulièrement avec le loup. On perçoit clairement la volonté de l’auteur de ne pas dépeindre le loup de manière péjorative même s’il fait allusion à cette tradition à travers une illustration en noir et blanc avec un rouge qui évoque le danger. Ici, l’objectif est plutôt de montrer comment fonctionne la cohabitation entre l’homme et la bête au fil des saisons. Leur proximité se renforce lorsqu’ils deviennent chacun père. La publication de cet album a reçu le soutien de l’association FERUS qui lutte pour la protection et la conservation de l’ours, du loup et du lynx en France. LF
Ola Woldanska-Płocinska/trad.pol. Nathalie Le Marchand – Respectons les animaux !
Casterman, 2021, 15,95€ – 9782203215719. Pour 6 -10 ans
Mots clés : Nature, animaux, respect, écologie
Un documentaire engagé en faveur de la cause animale
Le bien-être animal est un sujet cher au cœur des enfants. De prime abord, la couverture fait rire : une marmotte avec un regard sévère portant sur sa patte une fourmi brandissant une pancarte clamant : « Nous aussi, nous avons des droits ! », mais la thématique traitée est plus que jamais d’actualité. L’ouvrage retrace l’histoire des liens qu’ont entretenus les humains et les animaux au fil des siècles. Il aborde l’élevage intensif, l’exploitation des animaux dans les cirques, les expériences scientifiques pour tester des produits cosmétiques, l’adoption d’un compagnon à quatre pattes, l’extinction de certaines espèces ou bien encore la déclaration des droits des animaux. C’est un ouvrage rapide à lire, vraiment passionnant où l’on apprend beaucoup de choses intéressantes. A chaque page, un court texte ludique est accompagné d’une illustration très colorée, comique ou plutôt militante. Sur la question de la préservation de l’environnement, l’auteure a déjà publié chez Casterman en 2020, Halte aux déchets ! LF
Marie Donzelli, Marie Gastaut – Zooscope
Éditions courtes et longues, 2021, 19,50€ – 9782352902713. 6 ans+
Mots-clés : graphismes, devinettes, animaux
Album conceptuel et graphique de devinettes animalières
« Sans me vanter j’existais déjà au temps des dinosaures ! Je prends des bains de boue…. Ma femelle pond entre 20 et 30 œufs par couvée …On me confond souvent avec mon cousin l’alligator…Je suis… ? » Chaque double page propose de découvrir un animal à partir d’éléments de connaissances avec beaucoup d’humour sur la page de gauche, quand celle de droite propose un œil stylisé à partir des couleurs et des dessins prégnants du pelage, du plumage ou des écailles de l’animal. Dès la couverture, l’œil est happé par les couleurs fortes et les répétitions géométriques comme un kaléidoscope, hypnotiques. Le travail graphique est extrêmement intéressant et original, véritable objet artistique. Cet album documentaire s’appuie sur un concept remarquable, représenter tout un animal dans un disque encerclant une pupille et un iris. Ce grand œil à mettre en relation avec les informations données en page gauche oblige l’enfant à un travail d’abstraction qui devra être accompagné de l’adulte pour les plus jeunes. Le texte drôle sans déroger à des qualités scientifiques sensibilise aux questions écologiques et à la diversité du monde animal. La forme devinette est motivante pour les lecteurs de tous âges. Seul regret le lecteur est obligé d’aller chercher un autre document pour aider le lecteur à se représenter l’animal dans sa totalité. JL
Isabelle Simler – Doux rêveurs
Ed. courtes et longues,2021.22€,9782352901846,album documentaire à partir de 3 ans
Avec une grande qualité graphique et de vraies informations sur le sommeil d’animaux aux habitudes étranges et bien réelles, ce documentaire est une pépite particulière. Avec une pointe d’anthropomorphisme, l’auteur nous invite à imaginer les rêves de ces habitants de la Terre que l’on n’approche jamais dans l’intimité de la nuit. Le talent graphique d’Isabelle Simler donne à voir et à rêver avec des dessins numériques qui donneront aux enfants l’envie de faire courir les doigts sur le papier pour caresser les Doux Rêveurs. Un texte court à chuchoter aux petits et un temps paisible à savourer visuellement ! CD
Julie Colombet – Le grand défilé des animaux
Casterman,2021,15,95€, 9782203000731, album à partir de 3 ans.
De très belles illustrations en double page pour lister des animaux selon leur mode de vie ou leurs caractéristiques, et en fin d’album, une fiche légende pour connaitre leur nom. CD
Pavel Kvartarnov, ill. Olga Ptashnik- Le grand voyage d’une hirondelle
Rue du Monde, 2020, 18€. 9782355046162. A partir de 5 ans
Docu-fiction, hirondelle, migrations,
Journal d’une hirondelle sur une année
Sous-titré Journal d’un oiseau migrateur, c’est un docu-fiction qui raconte à la première personne ce que vit et voit une hirondelle née en Irlande et migrant jusqu’en Afrique du Sud avant de revenir sur les terres tempérées qui servent à sa reproduction. Vivre ce voyage du point de vue de l’hirondelle est une belle idée, cela n’exclut pas la carte des migrations d’hirondelles dans le monde ou une leçon sur les différentes plumes donnée par l’auteur, chercheur russe en ornithologie ! L’illustratrice, russe également, a eu un prix pour cet ouvrage à recommander. CCS
Maja Säfström – La petite encyclopédie illustrée des bébés animaux
Rue du Monde,2019,16,80€,9782355045844, à partir de 5 ans.
Ce petit documentaire aux illustrations graphiques en noir et blanc présente des animaux qui communiquent, éduquent et protègent leur petit, chacun à sa manière. Les notes informatives, en script majuscule, donnent du sens au travail de l’observation et à la recherche précise du comportement animal.CD
Aneta Frantiska Holasova – Abel, le roi des abeilles
Glénat jeunesse,2019,18,95€, 97823440361129, Documentaire à partir de 5 ans.
Construit comme un album, une narration bien détaillée de la vie des abeilles et du métier d’apiculteur.CD
Jenny Broom/ill.Katie Scott – Animalium
Autrement, 2014, 25€, 9782746738683, Album scientifique à partir de 8 ans.
Album conçu comme un musée de papier. De magnifiques planches animalières détaillées sur papier sépia avec des textes de classification et de mode de vie pour des animaux, parfois étranges ou rares.CD
ROMANS
Julien Artigue – Sergent Stubby
ScriNeo, 2021. 10,90€ – 9782367408910. Dès 10 ans
Mots clés : 1ère Guerre Mondiale, relation homme-animal, amitié, aventures
L’histoire vraie d’un chien héros de la Grande Guerre
Cet émouvant récit illustre que le chien est assurément le meilleur ami de l’homme… En 1917, à New Heaven (USA), un petit chien abandonné erre misérablement dans les rues. Le sergent John R. Conroy tombe sous son charme et décide de l’adopter sous le nom de Stubby (« balèze » en anglais). Il devient rapidement la mascotte du régiment et une profonde amitié lie nos deux héros, si bien que Conroy l’embarque clandestinement à bord de l’USS Minnesota, le bateau qui les mène en France pour prêter main forte aux Alliés et mettre un terme à cet interminable conflit. A leur arrivée, Stubby et Conroy découvrent l’enfer des tranchées : les bombardements d’obus, le froid, la boue, les rats, les poux et le gaz moutarde. Stubby se révèle précieux grâce à son flair : il aura pour mission de secourir les soldats blessés dans le no man’s land, d’alerter les soldats afin de se protéger des attaques chimiques et parviendra même à faire arrêter un espion allemand. Sa bravoure extraordinaire sera récompensée : on lui décernera le titre de sergent, unique animal à avoir obtenu cette distinction. A l’armistice en 1918, il retournera en Amérique mener une vie paisible auprès de son maitre qui épouse Agnès, la belle infirmière française qui les avait soignés tous deux dans un hôpital militaire. Ce court roman se lit très rapidement et donne à la fin une photo et une frise chronologique de la vie du vrai Stubby et des événements marquants de la 1ère Guerre Mondiale. LF
Charlotte, Bousquet- Âmes libres
ScriNéo, Collection Faune, 2021, 12,00€ – 9782367409344. 10 ans+
Mots clés : roman, gang, lionne, sœurs
Histoire de la relation fusionnelle entre une jeune fille et une lionne
Jada vit avec son frère ainé Duncan qui est affilié à un gang, les Twen5, en guerre contre un autre gang, les Lords. Jada, jeune fille sérieuse qui a un don de guérisseuse, rêve de faire des études de médecine. Le chef du gang des Lords, a dressé une jeune lionne, Queen, pour combattre des chiens et les tuer. Le chef des Twen5 décide d’attaquer les Lords pour s’emparer de la lionne. Jada est obligée de participer à l’attaque mais quand elle voit Queen, au lieu de tirer sur les Lords, elle tire sur la chaine qui retient la lionne et la délivre. Queen s’enfuit, Jada la suit. Elles se réfugient dans une vieille maison où Jada va approcher la lionne, la soigner : elles se découvrent comme deux âmes sœurs qui se comprennent et s’aiment. La lionne et la jeune fille vont devoir affronter de gros dangers pour que Queen puisse trouver un refuge. CK
Sabine Dosière – La Fille qui murmurait à l’oreille des fauves
Le Muscadier, Rester vivant, 2021, 10,50€ – 9791096935949. 9-14 ans
Mots clés : enquête, amour, respect des animaux et des enfants, solidarité
Roman qui dénonce maltraitance des animaux, les difficultés des enfants en orphelinat
2035, dans une ville confinée à cause d’un virus mortel et incontrôlable, Ombeline, avec ses deux amies orphelines comme elle, mène une enquête pour retrouver avant la police un tigre blanc en fuite et sans doute, en danger. Douce et sensible, Ombeline à un pouvoir particulier, son empathie pour tous les animaux lui permet de communiquer avec eux par le regard et le souffle. Cette aventure avec ses amies va construire leur vie, leurs valeurs et leur avenir sur la base de cette implication solidaire pour la défense des animaux maltraités. Un thème fort, un texte narratif chargé d’émotions et de sentiments personnels, un rythme et un contexte réaliste qui portent le lecteur durant les 98 pages. Un vrai coup de cœur avec une écriture fluide et adaptée à tous de 9 à 14 ans. Incontournable collection Rester Vivant au style léger et intime sur des sujets de société qui préoccupent pré-ados et ados. CD
Christophe Léon et Patricia Vigier- Les dernières reines
Le Muscadier, Rester vivant, 2021, 13,50 €, 9791096935680. A partir de 12/13 ans
Mots clés : roman, anticipation, dystopie, écologie, climat, abeilles
Un roman d’anticipation intense à thème écologique
Roman d’anticipation puisqu’il se situe autour de 2050, Les dernières reines est surtout un roman ancré dans notre réel d’aujourd’hui et centré sur la question écologique. Le réchauffement climatique a détruit jusqu’à la forêt équatoriale, l’agriculture intensive a investi toutes les terres et l’industrie agroalimentaire a la main mise sur la nourriture de la planète, malgré les manifestations innombrables mais violemment réprimées. Le roman s’amuse avec un roman à clés décennie 2020, la société Piosanto évoque Monsanto, son magnat sans foi ni loi se prénomme Donald et la meneuse rebelle des manifs est Sigurfina Binadotter… mais le propos est tout sauf léger. Les dernières reines évoquent bien sûr les abeilles, emblématiques des disparitions essentielles. Le miel est inconnu. Sauf pour une poignée de résistants cachés au fond d’un reste de forêt primaire africaine. Une imprudence les désigne aux autocrates et c’est la chasse. Suspense, on sort secoué de cette excellente dystopie. CCS
Michaël Espinosa – Extrême
Scrinéo, Engagé, 2021, 10,90€, 9782367409566. Pour les13-14 ans
Mots clés : roman, lutte pour la cause animale
S’engager pour défendre la cause animale
Valentin, en classe de 3ème, succombe au charme d’une nouvelle élève, Stana, à la personnalité affirmée. Elle le sensibilise à l’écologie puis plus précisément aux souffrances animales (élevage, abattage etc.). Elle l’entraîne dans des actions dont les modalités contestables mettent Valentin en difficulté avec sa famille, ses amis, son collège. La dernière se termine dans la violence et a le mérite de lui faire prendre conscience des limites à ne pas dépasser. Ce roman est intéressant à plusieurs titres : il sensibilise à l’urgence climatique, la surconsommation et les dérives associées. Il montre combien la manipulation est aisée surtout quand elle repose sur des sentiments. Enfin, il souligne l’impasse de la violence. La lourdeur de la démonstration est heureusement atténuée par la justesse avec laquelle le personnage de Valentin est traité. BP
Camille Brunel – Après nous, les animaux
Casterman, Ici/maintenant,2020, 16,00 -9782203064324, 12 ans +
Mots clés : Roman, dystopie, virus, fin humanité, animaux, survie
Une dystopie qui envisage la survie des animaux hors présence humaine
C’est un roman bluffant, imaginez-vous lire 350 pages sans un humain pensant/parlant ? 2086 : L’espèce humaine a été dévastée par les virus. Tiens donc… Comme une arche de Noé, les animaux d’un zoo européen ont été embarqués vers l’Amérique en quête des derniers humains. Mais leur équipage ayant peu à peu succombé, leur bateau échoue au Mexique. Début d’un périple. Dans cette vaine recherche des humains disparus, un nouvel et cruel équilibre doit se trouver entre animaux domestiqués et sauvages, entre prédateurs et proies. La parole d’un narrateur n’était pas évidente dans un tel contexte. L’auteur a su trouver une position non surplombante, épousant la supposée pensée animale évoluant au gré des diverses expériences, encore traversée de souvenirs des humains. Des questions graves traversent le roman, celle de la souffrance, de la mort, Ce roman de la collection « des romans qui regardent le monde en face » est convaincant dans son propos, étonnant dans sa forme. CCS
Cassandra O’Donnel- La légende des quatre – Le clan des aigles
Flammarion jeunesse, 2020, 15€, 9782081449121, 11 ans+
Mots clés : roman fantasy, survie, avenir planète, humanité/animalité
Fin d’une série de fantasy sur le lien humanité–animal
Xavier-Laurent Petit / Ill Amandine Delaunay – Les loups du clair de lune
L’école des loisirs, 2019, 12,00 € ,9782211302548, 8/ 12 ans
Roman sur la protection de l’environnement et des espèces en voie de disparition.
Au fin fond de la Tasmanie, Hannah va passer ses vacances chez sa grand-mère qui habite dans une maison perdue au fond de la forêt à 40 Km du premier voisin et 2 heures de voiture de la ville la plus proche. Pas d’eau courante, pas d’internet, pas de téléphone. Passionnée de la flore et de la faune, Grandma confie un secret à sa petite fille: elle a découvert les traces d’un Thylacine encore appelé Tigre ou Loup de Tasmanie réputé avoir disparu depuis un siècle. Hannah et sa grand-mère vont partir loin en forêt pour essayer de retrouver ce loup mais la quête va s’avérer très difficile. Joli conte sur la nature et la complicité entre une grand-mère et sa petite fille. CK
Katherine Applegate/ ill. Patricia Castelao/ trad. (amér) – Le seul et unique Ivan
Seuil, 2015, 12,50€, 9791023502886, dès 8 ans
Ivan, un gorille mâle “dos argenté” est la curiosité d’une pauvre ménagerie de supermarché. Il raconte son quotidien, ses amis et ses réflexions car Ivan est très intelligent. Il dessine, regarde la télé et observe les comportements de ceux qui l’entourent. L’arrivée de Ruby, jeune éléphante arrachée à la vie sauvage, va l’engager dans une mission nouvelle. Roman sensible, inspiré de faits réels, nombreux prix.CD
Charlotte Bousquet – Le dernier ours
Rageot, coll. Thriller, 2012, 9,90€-9782700243079 13-18 ans
Roman sur le sauvetage d’un ours blanc, né libre, qui, suite à l’agression d’un gardien, doit être abattu. Karen, soigneur, va prendre des risques pour le ramener au pays des inuks. Mêlant politique, nature sauvage et drame, une fiction poignante. CD
par Elise Meunier | Jan 12, 2022 | Suppléments à la revue / Articles
Complément à l’article « Lisette et Tarzan – Comment lisaient les filles ? » NVL 230 P.16
Tout en me reconnaissant dans les titres évoqués par Anne Roche, je citerais aussi, pour ma part, ces titres qui mettent en scène des filles ou des femmes de caractère dans la littérature graphique du début du 20e siècle :
– la série des aventures de Nounouche La Petite Ourse (texte et dessins d’André Durst, Enfants de France,1938) dont j’ai toujours les quinze premiers volumes qui m’avaient enchantée et qui racontent (entre autres car elle a tout fait !) les explorations de cette intrépide oursonne sur tous les continents (Nounouche fait le tour du monde).
Voir : https://www.bedetheque.com/serie-7577-BD-Nounouche.html
– les trois albums de Durga Rani, La reine des Jungles, textes de Sylvère – illustrés par Pellos le dessinateur des Pieds Nickelés (que j’adorais aussi) – une sorte de Tarzan femelle superbement belle, défendant les causes justes, amie et protectrice de grands animaux sauvages (admiration sans borne de la petite fille que j’étais !)
voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Durga_Râni,_reine_des_jungles
À noter que là aussi j’ai encore dans ma bibliothèque ces trois albums !
– les aventures de L’Espiègle Lili création de Jo Valle et André Vallet de 1909 à 1998
(voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Lili_(bande_dessinée)
Comme son nom l’indique elle a du tempérament ! J’ai en ma possession actuellement Lili à St Germain des Prés et L’Espiègle Lili aux Indes !
– Je citerai aussi : la série Aggie, créée par le dessinateur américain Hal Rasmusson en 1946. Bien qu’au départ il s’agisse d’une jeune fille ordinaire, sorte de Cendrillon moderne, elle sait prendre son destin en main.
voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aggie_Mack
J’ai pour ma part 3 volumes: le premier (traduit de l’américain) : Pauvre Aggie ! (1948) ; le second : Aggie gagne sa vie (1949) et un plus tardif : Aggie mène la danse (1957) : on voit l’évolution !
– Je citerai aussi les aventures de Tartine Mariol sorte de Calamity Jane italienne, pas piquée des vers. Personnage créé par Carpi et Chierchini en 1955
Voir https://www.bd-anciennes.com/tartine-mariol-la-meme-presque-invulnerable/oir
Je n’ai qu’un numéro : Tartine (n° 201, Société française de Presse illustrée,1966)
Le personnage plus que haut en couleur fait un peu penser à celui de la tante Zulma dans les Aventures d’Oscar le petit canard, dont je me suis régalée aussi.
– Enfin, comment oublier la série des Bécassine de Caumery et Pinchon dont la célèbre héroïne, qui n’est plus à présenter, est d’abord apparue dans La Semaine de Suzette du 2 février 1905 !
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bécassine_(bande_dessinée)
J’ajouterai que Lisbeth, personnage central de Monsieur Désire ? (Glénat, 2016, dessin de Virginie Augustin et scénario de Hubert, auteur de Peau d’homme, voir p. 31) est manifestement une parente de Bécassine tant pour l’origine sociale et le tempérament que par son apparence physique.
par Elise Meunier | Déc 17, 2021 | Suppléments à la revue / Articles
albums
Jessica Love – Julian est une sirène,
Pastel, 2020, 13€ – 9782211306669, 6-8 ans, (identité de genre, queer) cf NVL230
Camille Victorine et Anna Wanda Gogusey, Ma maman est bizarre
La ville brûle, 2020 ( stéréotypes de genre) cf NVL230
Christos/Mélanie Grandgirard, Dinette dans le tractopelle,
Talents hauts, 2021/2009, 4ans +, ( stéréotypes de genre) cf NVL 230
Laura Dockrill/ Maria Karipidou – Le rouge à lèvres
Talents Hauts, 2021, 16€ – 9782362664007. Dès 3 ans (genre ) cf note NVL230
Bernadette Green / Anna Zobel – Mes deux mamans
Talents hauts, 2021, 14,90€ – 9782362664298. Dès 3 ans (homoparentalité) cf note NVL230
Agnès Laroche/ Fabienne Brunner – Un jour mon prince viendra
Talents hauts, 2021,14€- 9782362662591. 3-4 ans +(homosexualité) cf note NVL230
Gwendoline Raisson/ Clotilde Perrin- T’es fleur ou t’es chou ?
Rue du Monde 2021/2008, 14€ – 9782355040313. 4 ans + ( stéréotypes de genre)cf NVL230
Croüch, Anormally – Juste un bisou…et puis quoi encore ?
Ed. des trois canards, 2021, 10€ – 9782956732525. 4 ans + (consentement) cf noteNVL230
Mai Lan Chapiron – Le loup
La Martinière, 2021 – 9782732499628. De 4 à 9 ans ( inceste) cf NVL230
Claude Burneau, Alessia Bravo- Chamalla
Motus, 2020, 16€ – 9782360111015. 6 ans + ( héroïne sans peur, conte, ogresse)cf NVL230
Louise Mey/ ill. Libon, Sam et le Martotal,
La ville brûle, 2020 ( féminisme ) cf NVL230
Anne Dory et Mirion Malle, Roule Ginette !
La ville brûle, 2021 , ( féminisme ) cf NVL230
Caroline Fournier/Carolane Storm- La voix bleue,
On ne compte pas pour du beurre, 2021, 15€ – 9782957170029. 4-10 ans (homoparentalité)cfNVL230
Chiara Mezzalama/ill.Reza Dalvand –Valentin de toutes les couleurs,
Ed. des éléphants, 2021, 14€ – 9782372731010. 6-10 ans ( stéréotypes de genre)
Eva Offredo – Yahho Japon,
Maison Georges, 2021, 18€, 9791091180856, 8 ans+. (femmes métiers) cf note NVL 228
Kari Tinnen/Mari Kanstad Johnsen—Nils, Barbie et le problème du pistolet
Albin Michel, 2013, 9782226247315 ( stéréotypes de genre)
Marilyn Plénard/Maylis Vigouroux – Contes des femmes libres, courageuses et sages
La Martinière jeunesse, 2021, 14€90 – 9782732496528. 9 ans + ( héroïnes) cf note NVL230
Hubert Ben Kemoun- Mercédès cabossée
Thierry Magnier, Petite poche, 2021, 3,90, 7ans + ( violences conjugales ) cf note NVL 228
Michèle Bayaer, Finies les chatouilles !
Oskar, 2020, 7,95, 9 ans + ( inceste) cf note NVL 226
Luana Vergari/Adèle Bontoux – AL au pays des merveilles
Éd. Bel et Bien.2021, 18€ – 9782490984015. Dès 9 ans. (théâtre et genre) cf note NVL230
bandes dessinées
Zelia Abadie/ Gwenaëlle Doumont – Awa,
Talents hauts, 2021, 11,90€ – 9782362664403. 7 ans+ ( féminisme)
Jen Wang (trad. amér)- Le Prince et la couturière
Akileos, 2018, 22,00 €, 9782355743061. 7 ans+ ( genre, travestissement) cf NVL 230
Hubert / Zanzim- Peau d’homme
Glénat, 2020, 15 ans+ ( genre, travestissement) cf NVL 230
docufictions et documentaires
Chimamanda Ngozi Adichie/ leire Salaberria – Nous sommes tous des féministes
Gallimard jeunesse, 2020. 12€ . 9782075142915 (féminisme, égalité des sexes, noirs)cf note NVL 229
Hélène Druvert- Fille Garçon,
Saltimbanque, 2021, 21 € – 9782378012175. 6 ans +(égalité des sexes)cf Note NVL230
Laetitia Colombani/ Clémence Pollet – Les victorieuses ,
Grasset jeunesse,2021, 14,90 €, 9782246824435, 6 ans+ (féminisme, héroïne)cf Note NVL230
Delphine Beauvois/Claire Cantais- Ni poupées ni super héros ! Mon premier manifeste antisexiste, La Ville brûle, 2015, ( égalité des sexes) cf NVL230
Annabelle Kremer Lecointre – Femmes de sciences,
La Martinière, 2021, 19,90€ – 12 ans+ ( féminisme héroïnes) cf note NVL 228
Emma Strack / Maria Frade – Harcèlement,
La Martinière jeunesse, 2021, 14,90€, 9782732495262. 12 ans+ ( harcèlement)Cf note NVL229
Anna Roy/Mademoiselle Caroline – TOUT sur les règles
Flammarion jeunesse, 2021, 12€ – 9782080237293. 11 ans+ (féminisme) cf noteNVL 230
Elise Thiebaut/ Mirion Malle – Les Règles…. Quelle aventure !
La ville brûle, 2021/2017, 12€ – 9782360120949. Dès la puberté, pour tous (féminisme) cf noteNVL 230
Lucia Zamolo, trad. (all.) C. Lemieux – C’est beau le rouge
La Martinière Jeunesse, 2021, 12,90 € – 9782732497259. Dès 10 ans (féminisme)cf note NVL229
Iris Brey /Mirion Malle, Sous nos yeux, Petit manifeste pour une révolution du regard,
La Ville brûle, 2021, pour ados ( égalité des sexes) cf NVL230
Philippe Nessmann – Une fille en or
Flammarion jeunesse, 2021, 13,90 € – 9782081495630. 12 ans+ ( héroïne sportive) cf note NVL230
ROMANS-féminisme -égalité des sexes
Florence Hinckel – Renversante
EDL, Neuf, 2021, 10€, – 9782211239387. 8- 11 ans,( féminisme) cf note NVL230
Louison Neelman- Féminine
Scrinéo, 2021, 10,90, 13 ans + (stéréotypes de genre au collège), cf note NVL228
Marine Carteron et Coline Pierré –Romy et Julius 9782812619847 Rouergue, 2020
Marie Desplechin – La Capucine
L’Ecole des Loisirs, oct 2020, 15 € -9782211310956- Dès 11 ans ( héroïne du peuple) cf note NVL 228
Lucie Maud Montgomery, trad.Hélène Charrier, – Anne de Green Gables
Monsieur Toussaint Louverture, 2021/1908, , ( égalité des sexes) cf NVL230
ROMANS -Violences sexuelles, homophobie, homosexualités
Sandrine Beau, La porte de la salle de bain,
Talents Hauts, 2015, 12 ans +,(inceste ) cf NVL 227
Antoine Dole, L’instant de la fracture,
Talents Hauts 2018- (inceste ) cf NVL 227
Claire Mazard, Maman les p’tits bateaux,
Le Muscadier, 2020. (inceste ) cf NVL 227
Eric Pessan, Tenir debout dans la nuit
L’Ecole des Loisirs, Médium, 2020, 13, 13 ans + ( viol ) cf note NVL 226
Mireille Desidero – Ce point qu’il faut atteindre ,
Le Muscadier, Rester vivant, 2020, 13,50, 13 ans + ( viol) cf note NVL226
Gwendoline Vervel –L’odeur de la pluie–
Scrinéo, 2020 16,90, 15 ans + ( viol) cf Note NVL226
Ilana Cantin, Rose rage –
Hachette, 2020, 15,90. 14 ans+ ( harcèlement )
Vincent Faurie – Fioul ,
Fleurus, 2020, 12,90. 13 ans + (harcèlement) Note NVL226
Gaël Aymon, Silent boy
Nathan, Court toujours, 2020, 8€ -9782092592762. 13-14 ans (stéréotype, identité, harcèlement) cf note NVL 228
Arthur Ténor, La guerre des youtubeurs ,
Scrinéo, 2020, 10,90 12 ans+ ( harcèlement ) Note NVL227
Florence Hinckel- Comme un homme
Nathan Court Toujours, 2020, 8, ados (inceste )cf note NVL226
Cathy Itak, Sans armure.
Talents hauts, 2020, 7,00 13/16 ans, (autisme/ homosexualité) cf note NVL224
Marie-Lenne Fouquet- Corps de fille
Talents hauts, 2021, 8 €, 9782362664120, 13 ans + ( violences consentement) cf note NVL230
Aurélie Massé- Cette nuit-là
Slalom, 2021, 15,95€, 9782375543047. 15 ans+ (viol) cf NVL230
Annelise Heurtier – Push
Casterman, 2021. 14,90€- 9782203222403. 13 ans+ ( violence sexuelle) cf note NVL230
Elsa Devernois – Le plongeoir ,
Talents Hauts, 2021, 7, 13 ans + ( harcèlement ) cf note NVL 228
Nastasia Rugani – Je serai vivante
Gallimard, Scripto, 2021, 9 €, 9782075157445, 13 ans+, (viol, silence, ravage). cf note NVL 229
amille Versi – Tu ne me briseras pas –
Scrinéo, 2021, 17,90 – 15 ans + ( harcèlement, emprise)
Fanny Vandermeersch – Là où tu iras ,
Le Muscadier, coll. Rester vivant, 2021, 10,50€ – 9791096935901. 13+ (emprise perverse) cf noteNVL229
Aurore Gomez – Faire chavirer les icebergs,
Magnard Jeunesse, 2021. 15.90€- 9782210972728. 14 ans ( homosexualité) cf note NVL230
ROMANS -question du genre
Jean Noël Sciarini, Le garçon bientôt oublié,
EDL 2010 ( transidentité)
Charlotte Erlih, Bacha Posh,
Actes Sud Junior, 2013, 9782330018184 ( travesti, transidentité) cf NVL230
Alex Gino, George,
EDL, 2017 (transidentité)
Riyoko Ikeda, Misato Raillard (trad. jap.) – La Rose de Versailles
Kana, 1972-2019. 19 €- 9782505009498. 15 ans + (manga, histoire, travesti) cf note blog nvl-larevue.fr
Jessica SCHIEFAUER, trad sued. Marianne Segol-Samoy- Trois garçons
Thierry Magnier, Grands romans, 2019, 16.00 € – 9791035202309 (travesti, transidentité) cfNVL230
Ashley Poston/ trad. Sarah Salie,Ombeline Marchon – La Princesse et la fangirl,
Lumen, 2021, 16€ – 9782371023147. 12 ans+.( LGBTQIA+) cf noteNVL230
Sèverine Vidal – Sous ta peau, le feu
Nathan, 2021, 14,95, 9782092490389 15 ans + ( travesti, homosexualité)cf NVL230
Meredith Russo – Birthday
PKJ, 2021, 17,90€ – 9782266300360. 15 ans+ transidentité
Sylvie Baussier, Pascale Perrier, C’est pas ton genre,
Scrinéo, 2021, 16,90, 12 ans + (stéréotypes de genre ) cf note NVL 229
Lisa Williamson, trad. angl. Mathilde Tamae-Bouhon, Normal(e),
Hachette Jeunesse, 2021, 9782017134169. (transidentité)
Kacen Callender – Felix ever after
Slalom, 2021, 17,95€, 9782375543009. 15 ans + (transidentité ) cf NVL 230
Fabrice Melquiot, Isabelle Pralong- Polly,
La Joie de lire, 2021, 15ans + ( intersexe ) cf NVL230
par Elise Meunier | Sep 23, 2021 | Suppléments à la revue / Articles
L’état social du monde actuel désigné sous le vocable de « société-monde » par plusieurs chercheurs (Daniel Mercure, Denis Duclos) se caractérise par deux réalités principales : le mouvement et la connexion. En effet, ainsi que l’explique Marc Abélès dans son anthropologie de la globalisation : « les gens et les lieux de par le monde sont aujourd’hui extensivement et densément connectés les uns aux autres en raison des flux transnationaux croissants de capitaux, de marchandises, d’informations, d’idées, et d’êtres humains. » On assiste dès lors à une « interpénétration des sociétés »[1] qui s’accroît considérablement après 1989. Or, cette globalisation implique de nouvelles configurations sociales qui nécessitent que l’on reconsidère la production aussi culturelle que littéraire, et plus largement les politiques d’identité, pour les adapter aux nouveaux besoins identitaires.
Face à cette situation, éditeurs et écrivains s’engagent sur des questions identitaires auprès des enfants afin de proposer de nouveaux modèles au monde. Par exemple, plusieurs écrivaines connues dans le champ de la littérature générale ont intégré le secteur littéraire destiné à l’enfance et à la jeunesse dans le but de produire des signes identitaires capables d’aider les jeunes lecteurs à se retrouver dans le maëlstrom de la mondialisation : c’est notamment le cas de Louise Erdrich et de Maryse Condé, deux écrivaines-mondes respectivement amérindienne et antillaise qui proposent aux jeunes lecteurs des textes susceptibles de les aider à se construire dans la société-monde. Leur pratique « bi-éditoriale »[2] se pose en s’opposant comme une contribution à une nouvelle manière d’habiter le monde interculturel d’aujourd’hui. Dans cet article, il va être question de s’interroger sur la place de la littérature de jeunesse post-coloniale en contexte de société-monde à partir des postures et des œuvres de ces deux écrivaines issues d’espaces culturelles minoritaires (peu influentes dans la culture-monde). En se basant exclusivement sur des textes qui circulent en France, la réflexion va consister à analyser la scène littéraire comme imaginaire-monde à partir des personnages qui sont mis en avant et de l’ensemble des univers romanesques. Il s’agira donc de montrer comment les écrivaines construisent leurs récits autour des personnages à la fois géoculturalisés et ouverts sur le monde afin de faciliter l’intégration du lecteur européen dans le récit.
- Ouvrir les enfants sur le monde
Les postures postcoloniales de Maryse Condé et de Louise Erdrich reposent sur plusieurs modalités poétiques : la présentation de soi, la mise en avant d’un héritage culturel, le devoir de mémoire et la construction d’un espace littéraire interculturel. Ces éléments de l’éthos des auteures sont lisibles aussi bien dans leurs littératures pour les adultes que dans leurs littératures destinées à l’enfance et à la jeunesse qui poursuivent un but politique bien assumé par les auteures : construction d’un lecteur-monde sensible aux réalités actuelles de la globalisation culturelle, sensibilisation à la tolérance et au vivre-ensemble. Or, l’acquisition de ces valeurs passe aussi par la connaissance de l’Autre et par l’acceptation de ses différences.
- À la découverte du monde amérindien…
Écrivaine de la Renaissance amérindienne, Louise Erdrich inscrit son œuvre dans la logique d’une valorisation du patrimoine culturel amérindien et propose par là-même, une histoire du peuple ojibwé auquel elle appartient. En écrivant sa série littéraire The Birchbark house[3], elle entendait en effet transmettre un héritage aux jeunes amérindiens et, en même temps, présenter les contours de la société ojibwée d’antan aux lecteurs non-amérndiens. En expliquant ses attentes quant à la réception de sa série, elle insiste sur ce dernier point :
Je veux que les gens entrent dans ce monde et que les enfants en particulier s’identifient et entrent dans un monde où ils appartiennent à une famille amérindienne. Cette famille avait ses colères, ses épreuves, son bonheur, ses douleurs, son héroïsme, son désespoir et ses contrariétés. Vous savez, tout ce que la famille de quelqu’un a.
Je veux que les lecteurs aient une compréhension plus compliquée des Amérindiens et se rendent compte que les gens ont survécu. À ce jour, les gens parlent leur langue, vivent dans leur propre culture et possèdent une grande diversité de cultures. C’est ce que je voulais faire avec ces livres.[4]
On voit bien que le combat littéraire de Louise Erdrich tient compte des réalités actuelles du monde qui fonctionne désormais par interconnexions multiples. En effet, le texte a une forte dimension interculturelle qui permet aux enfants amérindiens de s’ouvrir au monde et, à l’inverse, aux enfants non-amérindiens de découvrir les réalités de la vie des ojibwés, notamment leur structure sociétale et familiale. La circulation du texte prouve bien qu’il est question d’inviter le monde à s’intéresser au vécu des ojibwés puisque d’ailleurs, parmi les cinq tomes de la série, deux ont bénéficié d’une traduction en langue française publiée chez L’école des loisirs et circulant en France et, plus largement, en Europe. Cela sous-entend donc que ces textes sont lus par des jeunes lecteurs qui y vivent et qui en parcourant les œuvres, découvrent l’histoire, la langue et les traditions du peuple ojibwé.
La confrontation avec le monde amérindien passe majoritairement par les personnages ojibwés qui, bien qu’étant géoculturalisés, sont d’une certaine manière ouverts sur le monde. Dans The Birchbark house, le choix des personnages principaux n’est pas anodin. Par exemple, le personnage principal Omakayas est une petite fille ojibwée : « On l’appelait Omakayas ou petite grenouille parce que son premier pas était un saut. »[5] Depuis la couverture (édition traduite en français), le lecteur européen s’attend à découvrir des personnages différents puisque l’image qui y figure est représentative d’une société évidemment distincte de la sienne. Dans ce cas précis, en effet, il s’agit d’une photographie de Thomas Hopker susceptible de susciter la curiosité des lecteurs (le paysage, l’accoutrement des personnages, l’architecture des habitations).
Image 1. Couverture d’Omakayas (version française de The Birchbark house)
Dans les remerciements, Louise Erdrich tient à préciser la provenance du nom Omakayas et la dimension historique de ce personnage : « […] Le prénom Omakayas apparait dans un recensement effectué sur le Mont Tortue. Je l’utilise dans sa version originale car on m’a appris qu’il fallait redonner vie aux prénoms anciens. Cher lecteur, cher lectrice, quand tu prononceras ce prénom, tu rendras hommage à une fille ojibwa qui vécut il y a bien longtemps. »[6] Cette précision apparaît comme une posture littéraire postcoloniale qui vise à conférer au récit un caractère historique. De plus, l’écrivaine invite les lecteurs à participer à ce devoir de mémoire en prononçant le nom du personnage principal. C’est peut-être ce qui explique le titre de la traduction du Tome 1 qui n’est autre que le nom du personnage principal.
On pourrait également citer d’autres indices tels que l’utilisation de l’oralité et du cycle romanesque, la présence des contes et le rapport à la nature qui caractérisent tous aussi bien la société ojibwée. Tous ces détails participeraient à faire rentrer le lecteur européen dans un univers autre que le sien.
- Figures de protagonistes noirs
Toute comme Louise Erdrich, la littérature de jeunesse de Maryse Condé repose sur un engagement identitaire auprès des jeunes lecteurs. Il s’agit de mieux intégrer les enfants caribéens (et plus largement, les enfants noirs) de la Diaspora dans le monde et, à l’inverse, permettre aux autres enfants-lecteurs de comprendre la situation actuelle des enfants noirs. Dans une interview avec Cécile Lebon, elle revient sur ses motivations en ces termes :
Aujourd’hui plus que jamais il est bon d’intéresser les jeunes caribéens à l’histoire coloniale. Les migrations, la globalisation non élucidée, ajoutent à la complexité du monde. Il est bon par exemple d’expliquer que ce dernier phénomène dont on parle tant n’est pas nouveau pour la diaspora africaine. Il a en réalité commencé dès que le premier “asiento”2 a été signé par le roi d’Espagne pour l’importation d’esclaves africains. Depuis cette époque la diaspora africaine a dû s’adapter à un nouvel environnement, affronter d’autres cultures. Si le jeune caribéen est au courant de cette continuité dans la dispersion, la dépossession et l’oppression, il analyse mieux les phénomènes actuels.[7]
Le roman La Belle et la Bête : une version guadeloupéenne[8] qui comme l’indique le sous-titre s’inspire du célèbre conte occidental « La Belle et la Bête » résume bien le projet littéraire de l’écrivaine. Publié à Paris et donc susceptible de tomber entre les mains des jeunes français, le texte assume dès la couverture une déterritorialisation du conte et pourtant bien connu des enfants. Au-delà du titre, l’image qui y figure met en avant deux personnages supposés être « La Belle » et la « Bête » guadeloupéennes. En effet, on y voit une jeune fille métisse vêtue d’une robe blanche avec des motifs de madras –un tissu apprécié des populations créoles –, parée d’un collier en perles et portant un panier de fruits, qui s’avance vers un homme de teint noir, supposé être « La Bête ». Outre les couleurs des peaux des personnages, le décor naturel (cocotiers, rivière, verdure, collines) fait penser au climat chaud des tropiques. Ainsi, les lecteurs habitués à une « Belle » blanche et à un espace occidental avec des bâtiments tels que le château de la Bête se laissent entraîner vers d’autres réalités géoculturelles. De plus, l’écrivaine choisit, malgré le genre du conte, de donner un cadre réaliste au roman, certainement dans le but de faire découvrir la Guadeloupe aux autres lecteurs. Par exemple, la majorité des lieux cités sont réels (Basse-Terre, Deshaies, Matouba), de même que les références à l’histoire (l’ouragan Katrina qui peut permettre de situer le récit à 2005) et à la situation sociale et politique de la Guadeloupe (le mouvement de Pwotification).
Image 2. Couverture de La Belle et la Bête : une version guadeloupéenne
- Ce que peut la littérature de jeunesse post-coloniale en contexte de société-monde
-L’être humain a besoin d’être rassuré. Il n’aime pas trop ce qui risque de le déranger dans ces certitudes. Il a tendance à se méfier de ce qui est nouveau. Souvent on a peur de ce qu’on ne connaît pas.[9]
2.1. Poétique du monde
Dans sa théorie de la littérature de jeunesse, Nathalie Prince précise la place du personnage et le lien qu’il entretient avec son lecteur :
Le personnage apparaît à plus d’un titre comme la pièce essentielle des drames enfantins. C’est par lui que se signale l’originalité de cette littérature, une originalité qui n’est pas seulement due à la polymorphie des incarnations ‘animaux fantastiques, bavards, sorcières-fées, magiciens, magiciennes, éléphants skyeurs, génies des larmes ou du rire) mais à la fonction et au rôle que le personnage adopte souvent dans ce type de littérature Parce qu’il ne saurait se comprendre sans son aspect esthétique, c’est-à-dire sans sa réception lectorale, le personnage est intimement lié à son jeune lecteur.[10]
Bien que les enfants-personnages de Louise Erdrich et de Maryse Condé sont différents de leurs lecteurs européens du point de vue de la race, des traditions, etc., ces derniers ont en partage l’enfance qui de par son universalité les réunis au sein de la société-monde. En effet, les écrivaines, au-delà des réalités locales, n’hésitent pas à mettre en avant d’autres éléments susceptibles de briser la barrière de l’inconnu. Un premier élément est assurément l’âge des personnages qui s’adaptent à la tranche d’âge des lecteurs : Omakayas a 9 ans au début du récit qui s’adresse à des lecteurs âgés au minimum de 8ans. Quant au roman La Belle et la Bête, il s’adresse à des lecteurs adolescents âgés au moins de 14-15ans avec des personnages principaux adulescents. Cette sorte d’édition chronospécifique[11] permet aux lecteurs de suivre beaucoup plus facilement les personnages « étrangers » qu’ils rencontrent. Nathalie Prince souligne bien que « L’enfant et l’adolescent en littérature […] sont des apparitions qui valent pour essence : ces personnages mimétiques ou contre mimétiques, surmotivent le texte de jeunesse. »[12]
Outre l’âge des personnages, il y a ces derniers évoluent le plus souvent dans une espace multiculturel, semblables à ceux des lecteurs. L’album A la courbe du Joliba[13] met en scène des personnages qui évoluent dans la vidéosphère, qui adorent le cinéma, le football, etc., qui consomment des plats du McDonalds, des sodas (coca), et qui apprécient le cinéma américain et asiatique. On voit bien que tout cela n’est pas anodin ; d’ailleurs on peut l’interpréter comme un moyen de montrer les réalités semblables que vivent les enfants aujourd’hui.
Un autre élément qui pourrait permettre aux lecteurs de mieux intégrer les univers décrits dans les textes repose sur la dimension esthétique ; ce que Steeve Renombo nomme la mondialisation littéraire pour décrire :
[les] modalités de réception esthétique de la mondialisation perçue comme objet dynamique susceptible de générer des rationalités et problématiques singulières. Il s’agit de se demander, en d’autres termes, à travers quels dispositifs formels la littérature africaine francophone ne fait pas que subir la mondialisation mais s’y confronte à en élaborant une riposte. Il s’agit donc d’interroger les modes d’inscription, de présence et de figuration de la mondialisation, promue au rang d’objet narratif. Comment les dynamiques à l’œuvre dans la mondialisation (flux, circulation, hybridité, virtualité, furtivité et ductilité, transversalité, polyphonie, etc.) affectent-elles, convertissent-elles les structures canoniques du roman ? Quelles sont les nouvelles rationalités produites, les nouveaux « partages du sensible (Rancière) » et procès de représentation du chronotope (Bakhtine): en résumé, l’hypothèse d’un roman dit de la mondialisation est-elle seulement soutenable ?[14]
Cette esthétique du monde se lit à travers quatre procédés dont : l’intertextualité (la pluralité des références littéraires, musicales et filmiques dans La Belle et la Bête de Maryse Condé participent de l’ouverture de l’enfant-lecteur sur le monde), l’intergénéricité (le passage de l’écriture romanesque au conte ou la présence des images chez Louise Erdrich offre au lecteur une richesse artistique et littéraire en même temps qu’il lui permet de voir, à travers les illustrations, des objets culturels décrits par le langage linguistique), le phénomène de l’interlangue (la coprésence des langues française et ojibwée et surtout la présence d’un glossaire dans le péritexte, permet au lecteur d’intégrer jusqu’à l’univers linguistique du peuple ojibwé). Chez Maryse Condé, on souligne également le phénomène de réécriture (le cas de La Belle et la Bête) qui crée un imaginaire commun entre les lecteurs antillais et les lecteurs métropolitains.
En prenant en compte la société-monde dans laquelle évoluent les enfants-lecteurs, les écrivaines usent d’une sorte d’esthétique pédagogique de la mondialisation. Chez Maryse Condé, cela se manifeste par l’explication des mots créoles ou des réalités propres aux Antilles et parfois, des mots difficiles. La Belle et la Bête, par exemple, comporte plusieurs notes infrapaginales qui orientent le lecteur avec des précisions, des explications et des traductions : à la page 19, la note 3 explique un mot : « Volière : grande cage à oiseaux… »[15] ; tandis que la note 5 définit un mot de la langue créole : « Raziés : buissons, en créole »[16]. Et à la page 24, la note 3 apporte des précisions sur une réalité géographique : « Dominique : île britannique de l’archipel des Caraïbes »[17]. Ce procédé est lisible dans toutes les œuvres de Maryse Condé destinées aux jeunes lecteurs, dans lesquelles elle n’hésite pas à insérer des appels de notes. Chez Louise Erdrich, l’esthétique didactique est beaucoup plus lisible à travers des éléments paratextuels : la table de matières, le glossaire, les notes de l’auteure s’adressant parfois au lecteur et les cartes ou les croquis permettant au lecteur-européen (et pas que) de mieux intégrer le contexte narratif. Concernant la cartographie, on retrouve ce même procédé dans plusieurs textes de la littérature de jeunesse post-coloniale publiée en France : Yacouba, chasseur africain[18] d’Ahmadou Kourouma, Chiens fous dans la brousse[19] de Maryse Condé, Ma Sœur-Etoile[20] d’Alain Mabanckou et Judith Gueyfier, Alpha, Abidjan-Gare du Nord[21] de Bessora et de Barroux, dans Tropique du la violence de Gaël Henry[22].
Si la mise en avant des personnages non-européens dans les littératures de jeunesse amérindienne et antillaise apparaît comme une attitude « évidente », on peut néanmoins s’interroger sur la réception de cette représentation dans la société française. Le phénomène de société-monde impliquant un nouvel ordre social caractérisé par les interconnexions multiples –engendrés par les nouvelles technologies, les nouveaux motifs et moyens de communications et de transport – implique que l’on prenne en compte la situation interculturelle à laquelle sont confrontés les jeunes lecteurs : classes, médiathèques, clubs, lieux de culture, etc. La littérature de jeunesse post-coloniale joue, dès lors, un rôle important dans la mesure où elle prend en compte la nécessité d’intégrer le public immigré dans la société-monde en même temps qu’elle donne des outils aux jeunes européens pour comprendre les « Autres » dans leur diversité. C’est donc une production qui répond, en partie, au besoin de faire « monde », comblant l’absence des cultures minoritaires (ici, celles des antillais et des amérindiens) dans le sillage de la culture-monde. Si, comme l’explique Tahar Ben Jelloun, la haine de l’Autre vient du fait qu’on ne le connait pas, alors l’une des manières de penser le vivre-ensemble repose sur la conception d’un imaginaire commun et, surtout, la connaissance de l’Autre. De ce point de vue, le lecteur européen en s’attachant à des personnages antillais (ou plus largement africain) et amérindien, apprend à passer outre les différences raciales, culturelles et sociales voire linguistiques qui les distinguent pour faire monde avec eux !
[1] Abélès, Marc. Anthropologie de la globalisation. Paris : Payot & Rivages, coll. Petite Bibliothèque Payot, 2012, 302 p., p. 17.
[2] La « bi-éditorialité » désigne l’aspect sociologique (au sens de la sociologie littéraire) de la mixité éditoriale. Il s’agit du comportement éditorial des écrivains qui publient à la fois pour les adultes et pour les jeunes lecteurs. Cf. Merveilles Mouloungui, « Alain Mabanckou et ses deux lectorats : bigraphie et construction d’un lecteur-monde », dans : Mas, Marion ; Mercier-Faivre, Anne-Marie. Écrire pour la jeunesse et pour les adultes. D’un lectorat à l’autre. Paris : Classiques Garnier, coll. Rencontres, n°459, 2020, p.113-129.
[3] The Birchbark house : titre d’une série de 5 romans pour les jeunes lecteurs publiée par Louise Erdrich entre 1999 et 2016 (versions originales). Les deux premiers tomes (The Birchbark house et The Game of silence) ont été traduits en français par Fréderique Pressman respectivement en 2002 et en 2005. Dans cette étude, nous nous intéressons principalement à ces deux textes susceptibles d’influencer le lectoratfrançais puisque circulant en Europe, notamment en France.
[4] Interview de Louise Erdrich avec Teaching books. [en ligne]
https://www.teachingbooks.net/interview.cgi?id=63&a=1. Consulté le 03.07.21.
[5] Erdrich, Louise. Omakayas. Trad. Frédérique Pressmann. Paris : l’École des loisirs, coll. Médium, 2002, 203 p, p.13.
[6] Erdrich, Louise. Omakayas, « Remerciements »
[7] Entretien de Maryse Condé avec Cécile Lebon. [en ligne] http://cnlj.bnf.fr/sites/default/files/revues_document_joint/PUBLICATION_5628.pdf. Consulté le 03.07.2020.
[8] Condé, Maryse. La Belle et la Bête : une version guadeloupéenne. Paris : Larousse, coll. Contemporains, classiques de demain, 2013, 109 p.
[9] Ben Jelloun, Tahar. Le racisme expliqué à la fille. Vingt ans après : ce qui a changé (1998-2018).
[Edition augmentée et refondue]. Paris : Seuil, 2018, p.42.
[10] Prince, Nathalie. La littérature de jeunesse : pour une théorie littéraire. Paris : Armand Colin, coll. U Lettres, 2015 [2010], p.128.
[11] Ferrier, Bertrand. Les livres pour la jeunesse. Entre édition et littérature. Rennes : Presses universitaires de Rennes, coll. Didact Edition, 2011. p.20.
[12] Prince, Nathalie. La littérature de jeunesse : pour une théorie littéraire. p.97.
[13] Condé, Maryse ; Letizia Galli (Ill.). À la courbe du Joliba. Paris : Grasset Jeunesse, coll. Grands lecteurs, 2006.
[14] Renombo, Steeve. « Imaginaires littéraires francophones et mondialisation. Entre grondements et bruissements », dans : Enongoue, Flavien ; Maukala Ndoumou, Nzinzi, Pierre Dominique. L’Afrique dans les éblouissements du monde, Au miroir du monde Tome 2. [Préf. Bertrand Dadier, Post. de Guy Rossatanga-Rignault]. Paris : Cent mille milliards ; Descartes et Cie, 2019, 355 p., p.251.
[15] Condé, Maryse. La Belle et la Bête. p.19.
[16] Condé, Maryse. La Belle et la Bête. p.19.
[17] Condé, Maryse. La Belle et la Bête. p.24.
[18] Ahmadou Kourouma ; Millet Claude ; Millet Denise (Ills.). Yacouba, chasseur africain. Paris : Gallimard Jeunesse, coll. Folio Junior, 1998.
[19] Condé, Maryse. Chiens fous dans la brousse, dans : Je bouquine, no268, juin 2006, pp.12-52.
[20] Alain Mabanckou ; Judith Gueyfier (ill.). Ma Sœur-Etoile. Paris : Seuil Jeunesse, 2010.
[21] Bessora ; Barroux (ill.). Alpha, Abidjan-Gare du Nord. Bande dessinée. Paris : Gallimard Jeunesse, 2014.
[22] Henry, Gaël. Tropique de la violence. [Bande dessinée d’après le scénario de Natacha Appanah]. Paris : Sarbacane, 2019.
Merveilles Mouloungui
Membre de l’Afreloce et de l’Institut Charles Perrault, Merveilles Mouloungui est doctorante à l’Université de Lorraine et rattachée au centre ECRITURES où elle prépare une thèse de littérature comparée sous la direction du pr. Pierre Halen (université de Lorraine) et du pr. Sylvère Mbondobari (université de Bordeaux).
Titre de la thèse : Société-monde et production identitaire en contexte post-colonial. À propos de l’implication en littérature pour la jeunesse de Maryse Condé, Louise Erdrich et de Véronique Tadjo.
Ses différents travaux portent sur les identités en contexte de mondialisation (écriture de l’Histoire, immigration, métissage culturel, mondialisation littéraire, entre autres) et les rapports entre littérature adulte et littérature jeunesse. Merveilles Mouloungui est, par ailleurs, ATER en études culturelles (Université de Lorraine) et présidente de l’association ICI Doc’ (association des doctorants de l’école doctorale Humanités Nouvelles – Fernand-Braudel).
par Maylis Cormont | Sep 23, 2021 | Suppléments à la revue / Articles
Clément Dherbécourt, Nés sous la même étoile ? Origine sociale et niveau de vie, France stratégies, 2018,
Le CV anonyme « pénalise » les personnes issues de l’immigration, Le Monde, 04 avril 2011,
Odile Ferry, Élise Tenret, « A la tête de l’étudiant·e » ? Les discriminations perçues dans l’enseignement supérieur,OVE Infos, n°35, 2017,
Gilbert Meynier et Pierre Vidal-Naquet, Coloniser, Exterminer : de vérités bonnes à dire à l’art de la simplification idéologique
Robert Castel, La discrimination négative : citoyens ou indigènes ?, Paris, Seuil, 2007,
Yazid Sabeg et Laurence Méhaignerie, Les oubliés de l’égalité des chances, Institut Montaigne, 2004,
Ministère de la Cohésion des Territoires et des Relations avec les Collectivités Territoriales, Portraits de France, 2021, Rédigé par P Blanchard et al.
Pierre Bruno
par Maylis Cormont | Sep 23, 2021 | Suppléments à la revue / Articles
Kouam Tawa , ill William Wilson, A comme Afrique, Gallimard Giboulées, 2020-, 22 €- pour tous
David Guyon, Hélène Crochemore, Ailleurs, Talents Hauts
Nnedi Okorafor – Akata witch, L’école des loisirs, 2020, 13 ans+
Timothée de Fombelle, Alma, Le vent se lève, Paris, Éditions Gallimard, 2020
Zélia Abadie, Gwenaëlle Doumont, Awa, Talents hauts, 2021, album BD 9 ans +
Muriel Bloch, Magali Attiogbé – Babel Africa Gallimard Jeunesse, Giboulées, 2020, 16€, 8-13 ans.
Atinuke, Angela Brooksbank, Bébé va au marché, Editions des Eléphants, 2020, 14 € , De 18 mois à 5 ans
Atinuke, Angela Brooksbank, Bébé est bien caché, Editions des Eléphants
Atinuke, Angela Brooksbank, Bintou la casse cou, Editions des Eléphants
Anne-Isabelle Le Touzé, Bienvenue à l’école Aimé !, Ecole des loisirs
Bond, Marion, Queen Mama, Cali, c’est moi, Marion Bond, 2020.
Laura Nsafou, Barbara Brun, Comme un million de papillons noirs, Cambourakis
Kouam Tawa, Fred Sochard, Danse petite lune, Rue du monde
Juliette Parachini-Deny, Séverine Duchesne, Devine qui est le plus fort ?, Les P’tits Bérets
Mamadou Diallo/ ill Vanessa Hié, Diabou N’dao, Mini album Syros
Malorie Blackman, Entre chiens et loups, Milan, roman
Thyssen judith Geyfier, Fatou du monde Rue du monde
Jason Reynolds, Ghost, Milan, 2019, roman
Rémi Courgeon, Gros Chagrin, Talents Hauts, 2014, 3 ans+
Jacob Lawrence, Harriett et la terre promise, Ypsilone ed. 2018,
Ellen Levine, Kadir Nelson, Henry et la liberté, une histoire vraie, Ed. des Eléphants, 2018
Jamia Wilson, Andrea Pippin, I have a dream : 52 icônes noires qui ont marqué l’histoire, Petit homme, 2018
Gaia Cornwall- Jabari plonge – D’eux, 2020, dès 4 ans
Bernard F., Roca F. Jeanne et le Mokélé. Albin Michel jeunesse, 2001
Julie Rey, Je peux savoir pourquoi je suis noir ?, L’École des loisirs, Théâtre, Paris, 2016.
Laferriere D., Normandin F. Je suis fou de Vava.Editions de La Bagnole, 2006.
Boudimbou, Ophélie, Ama, Kanika. Dans la cuisine de mamie, Publishroom, 2019.
Marie Sellier, Marion Lesage, L’Afrique, petit Chaka, Réunion des Musées Nationaux, 2000
Gérard Moncomble, Zad- Là-bas – Utopiques, Alterégaux, 2021, 10€, 8ans +
Sylvain Victor- La petite fille qui voulait voir des éléphants, Atelier du poisson soluble, 2013
France Quatromme/ Mercè Lopez- La robe de Fatou , Kaléidoscope, 2021, 13 _ 9782378880347
Rocio Bonilla, Susanna Isern, Le grand livre des superpouvoirs, Père Fouettard
Sam Boughton –Le petit jardinier extraordinaire– Gallimard Jeunesse, 2019, dès 5 ans
Traoré, Makamoussou, Marta Anna Jollant. Les aventures de Djibril – Djibril, un jour de pluie. Traoré Makamoussou, 2019.
Traoré, Makamoussou, Thakshi Dissnayake, Les aventures de Djibril – Djibril à l’école. Miroirs libres, 2019
Sandra Le Guen, Marjorie Béal, Les cheveux en bataille, Les P’tits Bérets
David F., Galeron H. Les enfants de la lune et du soleil. Motus, 2001
Laure Monloubou, Michaël Escoffier, Les gens normaux, Kaleidoscope
Mwankumi D. Les petits acrobates du fleuve. L’Ecole des Loisirs,
Bond, Marion, Queen Mama, Les petits super-héros sont les plus forts. Mission en eaux troubles, Marion Bond, 2020.
Barak Obama, ill. Loren Long – « of thee I sing » : Lettre à mes filles, La Martinière, 2011
Alex T. Smith- Lili-Rouge et le gros méchant lion – Scholastic 2015, 3 ans +
Antoine Guilloppé, Little Man, Gautier Languereau
Delphine Perret, Sébastien Mourrain, Louise ou l’enfance de Bigoudi, Les Fourmis Rouges
Pinguilly Y., Coulibaly N’naplé., Palayer C., Maïmouna, qui avala ses cris plus vite que sa salive, Vents d’ailleurs, 2007.
Raphaële Frier, Zaû, Martin et Rosa, Martin Luther King et Rosa Parks ensemble pour l’égalité, Rue du Monde 2013
Mabanckou A., Gueyfier J.Ma sœur-Etoile. Seuil jeunesse, 2010.
Lilian Thuram, Mes étoiles noires – De Lucy à Barak Obama., Ed. Philippe Rey, 2010
Lenain T., Balez O. Moi Dieu merci qui vis ici. Albin Michel Jeunesse, 2008.
Karen Beaumont, David Catrow – Moi je m’aime ! Scholastic, 2005/ 2017 5 ans +
Astrid Desbordes, Pauline Martin, Mon ami, Albin Michel Jeunesse
France Quatromme, Sandrine Bonini, Mon enfant de la terre
Guissé, Madina, Lyly Blabla, Neïba Je-sais-tout (ou presque). Tu sais garder un secret ?, Publishroom, 2017.
Guissé, Madina, Lyly Blabla, Neïba Je-sais-tout. Un portable dans le cartable, Publishroom, 2018.
Matthew A. Cherry et Vashti Harrison, Nos boucles au naturel – Scholastic, 2020, dès 3 ans
Chimamanda Ngozi Adichie, leire Salaberria – Nous sommes tous des féministes, Gallimard jeunesse, 2020.
Zad, Nemob. Paris paradis(T1). 2 vives voix, Bisous de famille, 2011.
Jean D., Zad, Nemob. Paris paradis(T2). 2 vives voix; Bisous de famille,2013.
Davina Bell, Allison Colpoys, Qui est le plus futé ?, Sarbacane
Ana Maria Machado,Hélène Moreau – Rêve noir d’un lapin blanc, Vents d’ailleurs, 2005, 5-8 ans
Irène Cohen-Janca & Marc Daniau- Ruby tête haute Ed. des Eléphants, 2017,
Varian Johnson/ Shannon Wrigt- Sœurs jumelles, Scholastic 2021, BD 9 ans+
Vanessa Simon Catelin/ François Soutif- Tiguidanké, Kaléidoscope, 2020, 9782378880255
Véronique Massenot, Amarnath Hosany, Sébastien Chebret, Tizam et l’arbre à bonbons, L’élan vert
Lilian Thuram, Jean Christophe Camus/ Benjamin Chaud, Tous superhéros Delcourt, 2016, BD 6-12 ans
Trish Cooke et Helen Oxenbury –Très, très fort ! Flammarion Jeunesse, 2020, dès 4 ans
Frank Prévot, Aurélia Fronty, Wangari Maathai, la femme qui plante des millions d’arbres. Rue du Monde
Dedieu t. Yacouba. Seuil Jeunesse, 1994.
Dedieu T. Kibwé. Seuil jeunesse, 2007.
Dedieu T. Yakoubwé. Seuil Jeunesse, 2012.
Nathalie Dieterlé, Le tout petit bobo de Zékéyé -Zékéyé et la colère du géant– Zékéyé et la sorcière– Zékéyé et le grand méchant Nia– Zékéyé et le gros gâteau de Koki– Zékéyé et le singe de Cocodi– Zékéyé et les drôles de bruits, Hachette Enfants.
BANCELN. & Al (dir.),Ruptures postcoloniales. Les nouveaux visages de la société française. Paris: La Découverte, 2010.
BLANCHARDP.Question noire et présence afro-antillaise en France: de l’invisible au visible in POINSOTM et WEBERS. (Dir.), Migrations et mutations de la société française.Paris:La découverte, 2014.
FASSIND et FASSINE. (dir.)De la question sociale à la question raciale. Représenter la société française. Paris: La Découverte,2010
NDIAYEP.La Condition noire.Essai sur une minorité française. Paris: Calmann-Lévy, 2008.
Les questions noires en France Revendications collectives contre perceptions individuelles Présentée et soutenue publiquement Par Yoann LOPEZ 2010
Claudine Charamnac Stupar