Yves Pinguilly - Oskar


11 ans : des rêves et de grandes idées aussi qui infusent et déjà se bousculent. La liberté, la guerre, le deuil, l’amitié et l’amour dans une famille qui se recompose. Le décor, la Bretagne prenante et présente et qui change. Reste encore à dire un mystère. L’histoire d’une femme morte hante encore un lieu minuscule, une île juste assez grande pour une grande maison. Ainsi, un Parisien en vacances avec l’amoureuse de son père et deux petits Bretons vont d’abord se découvrir les uns et les autres et dans une aventure rocambolesque mettre à jour des documents vieux de 70 ans. Un portrait, une lettre de 1943. Ils ravivent ainsi les persécutions faites aux Juifs, leur fuite, leur disparition. Aidés par leurs parents les jeunes enfants vont restituer les documents à ceux
qui sont la mémoire de ces vies détruites. Ici le journal Haaretz et l’institut Yad Vashem de Jérusalem, centre des archives sur l’Holocauste. Ils vont même retrouver les destinataires de ces documents, les arrière-petits-enfants. Le style est très enlevé. Le ton décontracté, les personnages aux caractères bien dessinés ont l’humour, la spontanéité, la profondeur de leur côté. Le suspense autour de la maison hantée est très efficace. Ce court roman réintroduit ce passé atroce dans notre présent, sans pathétique, simplement vivant et déjà mémoire.

Marie Dufon Roche