Alexandrine Civard-Racinais - Belin Jeunesse

Illustrateur : Aline Bureau

Mots clés : album, esclavage, journal, naufrage

Cette histoire est racontée sous la forme d’un journal. De juillet 1761 à novembre 1777 Tsimiavo raconte comment elle, sa mère et un groupe d’esclaves ont survécu pendant 15 ans abandonnés sur une ile déserte. Il s’agit à la base d’une histoire vraie et toute la partie documentaire à la fin du livre vient compléter ce journal pourtant si proche de la réalité. On le sent dans le mode de narration à la première personne, la petite fille à la fois témoin et victime, alors âgée de 7 ou 8 ans au début de l’histoire raconte les faits : le naufrage, la survie, l’abandon par les blancs, l’organisation du groupe, les faux espoirs, les tentatives de départ, les hésitations, et enfin la délivrance. Mais l’accent est aussi mis sur les émotions, les peurs, et les sentiments d’amitié et d’amour que Tsimiavo éprouve pour Tolotra.
Les illustrations viennent prolonger ces ressentis des personnages. A travers des cadrages, souvent en gros plans et des contre plongées, l’illustratrice capte les émotions exprimées par les postures et l’expression des visages. Le trait et les dégradés de la couleur surtout des noirs et des bruns colorés, traduisent tantôt l’angoisse tantôt, à travers des nuances plus chaudes, les liens si forts qui unissent les compagnons d’infortune.
On parle souvent de l’esclavagisme de la côte ouest de l’Afrique mais moins souvent de celui qui a sévi sur la côte Est et sur l’île de Madagascar. C’est grâce à des fouilles archéologiques qui se sont déroulées de 2006 à 2013 sur l’île de Tromelin que l’on a pu reconstituer cette histoire et elle fait aujourd’hui l’objet d’une exposition intitulée « Tromelin, L’île des esclaves oubliés » qui va tourner dans l’Océan Indien mais aussi en métropole dans plusieurs grandes villes de France.
Elle sera à Bordeaux au Musée d’Aquitaine du 13 décembre 2016 à la fin avril 2017. Janie Coitit Godfrey