Rossland, Ingelin - Rouergue


Où l’on retrouve la qualité des polars venus du Nord… C’est noir, c’est trash, et sacrément bien ficelé. Engel, adolescente d’une quinzaine d’années, est en stage dans le quotidien local. Elle prend son job au sérieux, trop au sérieux. Son chef préfèrerait qu’elle ferme les yeux sur le non-respect des règles de construction du maire, du nouveau propriétaire d’une boîte de nuit. Bref, elle se met dans un vrai guêpier et elle mettra à jour des comportements bien pires que ses premiers soupçons. L’auteur a du talent pour donner chair à ses personnages, pour laisser faire les non-dits qui nous en apprennent beaucoup sur la souffrance intérieure de l’héroïne. Les personnages secondaires – la grand-mère un peu hippie, éternelle amoureuse, un père qui assume difficilement son homosexualité – ont une densité qui permet au polar d’être un peu plus qu’un polar.

Bernadette Poulou