Grenier, Christian - Oskar Jeunesse


Ce livre est plein de ressort(s) ! Axé pendant une centaine de pages sur des faits d’actualité – attentat dans un train, jeune sans-papier – et accumulant l’enchainement de coïncidences peu vraisemblables, il peut entrainer le lecteur à y voir des procédés d’opportunité et de facilité… Avec sa générosité, Emma l’héroïne prend en charge une jeune noire sans papier, Aminata, rencontrée par le hasard d’un retard de train. Elle l’introduit dans son cercle familial auquel Aminata s’attache. Mais c’est autour des chapitres 17 et 18 que se noue l’intrigue
majeure, « la prise en otage de 43 jeunes filles d’une pension St Joseph, là on est entrainé dans une histoire palpitante où se mêlent les souvenirs de la vie scolaire et des relations amicales qu’on peut y tresser. En effet, Emma reçoit un SMS de son amie privilégiée, SMS interrompu et peu compréhensible. Par le biais de la réflexion et de l’évocation de travaux scolaires et de lectures partagés avec cette amie, elle arrive à comprendre que celle-ci fait partie des otages et lui a laissé un indice pour permettre de localiser le lieu où les jeunes sont retenues. L’habileté de l’écriture met bien en évidence la fraicheur de l’amitié qui engendre l’élan pour secourir et développe ce 6e sens qui va lui permettre de résoudre
l’énigme et sauver son amie. En fait, l’auteur nous fait comprendre que la lecture et l’enseignement engendrent l’esprit déductif qui donne les clés de la réussite et cela, naturellement sans contexte « moraliste ». Tout finit heureusement et dans la tendresse. On revient à la fin, au personnage d’Aminata, elle aussi prise en charge par Emma, elle prononce cette phrase de conclusion : « Quand on a un port d’attache, on ne connait pas son bonheur. »

Paule Bloch