Atangana, Louis - Rouergue
Ce roman, bien documenté, retrace la jeunesse de la célèbre chanteuse de jazz américaine Eleanora « Billie » Holiday à Baltimore, dans les années 1920. On suit les déambulations d’Eleanora, petite fille au caractère bien trempé, dans les quartiers pauvres. Elle préfère trainer, chaparder et écouter les musiciens de jazz dans les rues plutôt qu’aller à l’école. Personne ne s’occupe vraiment d’elle. Sa mère travaille dur comme femme de ménage et cherche un homme. Elles sont sans nouvelles du père, musicien, parti depuis longtemps pour jouer à New York. Elle a une jeunesse chaotique, va en maison de redressement après un viol, plus tard en prison pour prostitution. Heureusement elle a une passion : le jazz. C’est un lien avec son père, ce sera son moyen de s’en sortir. En grandissant, son talent pour le chant se révèle. Elle retrouve son père à New York, rencontre des musiciens. Engagée par plusieurs clubs de jazz, elle commence à être connue. Le récit se termine sur l’enregistrement du premier disque. Le sujet, original, donne envie de réécouter les chansons de Billie Holiday. Suivre le parcours de cette grande dame du jazz de son enfance à l’âge adulte permet aux lecteurs adolescents de s’identifier. On apprécie également que Louis Atangana ait choisi une écriture jazzy ! Le texte ne tombe jamais dans le pathos ni l’hagiographie. Il est aussi intéressant pour resituer la condition des noirs aux Etats-Unis au début du xxe siècle. Un roman qui fait bien la transition entre la littérature jeunesse et la littérature adulte. Caroline Gayte 4. Billie H. ou l’histoire d’Eleanora qui deviendra la grande Billie Holliday. En retraçant son enfance Louis Atangana nous emmène dans les Etats-Unis des années 20. Les Noirs, toujours rejetés, sont les plus pauvres parmi les pauvres. Mais Eleanora a la musique dans le sang et elle saura faire son chemin. La force de cette biographie tient dans le style de Louis Atangana. Le lecteur est entraîné par le rythme très jazz d’une écriture syncopée. Les phrases s’enroulent comme dans le blues dont l’auteur cite à plusieurs reprises des standards. La petite discographie citée en fin d’ouvrage invite à mieux découvrir l’une des plus belles voix de cette époque. Bernadette Poulou