Laurence Salaün - Seuil Jeunesse

Illustrateur : Gilles Rapaport

Il fallait ce format à la française en hauteur pour loger dignement les « grands » présents dans ce livre et marquer la différence avec les petits qui s’agitent en bas et tentent de devenir les « bons élèves » attendus ? On est loin d’une pesante charte de bonne conduite, les dessins de Rapaport sont d’une grande impertinence. Vous ouvrez le livre et tombez sur « il faut lever le doigt » et en tout petit « au bon moment » illustré par un gamin qui lève le doigt… pile dans la narine du maitre ! Déroutant, ce livre a un double voire triple discours : si
les images tiennent un discours ravageur, le texte raconte avec tendresse la vie d’un petit écolier ordinaire, ni bon ni mauvais, ses angoisses, ses petits et grands moments, tous s’y reconnaitront ; et en caractères gras à chaque page, le texte fournit un troisième discours, un principe dont la totalité pourrait faire un code du « bon élève » : préparer ses affaires, persévérer, être curieux, mais aussi respecter les autres ou avoir le sens de l’humour ou savoir qu’on ne sait pas tout, être humble, apprendre tous les jours… Où on voit que le bon élève c’est aussi celui qui sait vivre avec les autres, qui grandit quoi. C’est un petit homme.

Claudine Charamnac-Stupar