Edith de Cornullier-Lucinière - Genévrier (Le)

Illustrateur : Sara

Qui mieux qu’un chat, une confrérie de chats, pour visiter Venise ? Seigneurs du lieu, protecteurs séculaires des réserves, tout en fluidité, en silence feutré, observateurs mystérieux. L’enfant les suit. Labyrinthes et repères. Les ponts, le Ghetto, Casanova, Giorgione, le Doge et l’Ange du Carnaval, les masques… Mais Venise est vide et silencieuse, rendue à ses pierres colorées et ses perspectives innombrables. Même la poésie si précieuse du texte, rythmes et rimes, se fait légère, s’efface et se veut rare. Reste Venise.

La technique du papier déchiré ajoute aux reflets tremblés, aux lignes fragiles. Les teintes baignées d’eau, de terre et d’épices et les couleurs d’ocre, de Sienne et de safran, délavées, instables et encore puissantes prennent la lumière. Encore Venise ! De grands aplats pour le silence. C’est très beau. Bravo ! Pour l’âme de Venise, pour partager l’amour de Venise.

Marie Dufon-Roche