Aharon Appelfeld - Ecole des Loisirs
Une magnifique écriture d’un auteur célèbre né en Pologne en 1932 qui avait 7 ans quand la 2e guerre mondiale a commencé. Ce roman déroule sur 270 pages l’errance d’un enfant juif que ses parents, avant d’être déportés, ont Claudine Charamnac Stupar
confié à un vagabond aveugle et misérable mais qu’un passé militaire a doté de nombreuses qualités utiles dans cette situation. L’enfant devient le « bâton de vieillesse » du vagabond mais en même temps apprend la vie à ses côtés, se fortifie, devient un jeune homme courageux qui défend tous ces miséreux jetés sur les routes par la guerre. Roman de l’errance, c’est un roman de la solidarité aussi, de la parole donnée, du partage. C’est enfin le roman de la pauvreté où on apprend à s’émerveiller de ce qu’offre le monde, la lumière, la nature, la bonté. Long et lent apprentissage que celui-ci, et les jours et les nuits se ressemblent, les marches, les bivouacs, et les chapitres se répètent dans une sorte de litanie. La leçon est belle, et la question de la transmission suscite ici une émotion indéniable pour nous adultes mais je ne suis pas sûre de pouvoir conseiller à des jeunes lecteurs un texte aussi dépourvu d’action, dont la répétition même constitue le sens. A moins d’une grande capacité à la méditation…