Christophe Léon - La joie de lire


Février 1962, ce sont les heures sombres de la fin de la guerre d’Algérie. Daniel, 16 ans, découvre l’engagement au côté de son père, militant communiste et par lui-même quand il adhère aux Jeunesses Communistes. Une grande complicité un peu rude l’unit à son père, surtout depuis la mort de la mère, à ses grands-parents aussi.  La grande sœur s’est éloignée pour vivre sa vie.

Les tensions liées à la guerre d’Algérie sont de plus en vives. Père et fils se rendent à la manifestation qui se soldera par le matraquage et les morts du métro Charonne. Le père de Daniel est dans le coma. Mais le lendemain, avant d’aller le voir, Daniel se rend à la cérémonie d’inhumation des victimes au Père Lachaise. Au retour, pris dans un contrôle d’identité, submergé par la souffrance, ses gestes et paroles dérapent. Dans un mouvement maladroit, il laisse voir qu’il est porteur d’un couteau –cadeau de son grand-père, symbole de son entrée dans le monde des adultes. Malentendu : perçu comme dangereux, il est ceinturé, il se défend et tue un policier,  il est abattu.

Le récit, précis sur le plan historique,  retrace avec humanité et  justesse une époque à travers la vie quotidienne de ceux qui ont lutté pour que le droit des hommes à disposer d’eux-mêmes soit respecté.

Bernadette Poulou