Christophe Léon - Oskar


Un village quelconque, dans lequel il ne se passe pas grand-chose. Quatre adolescents : Adrien, Florent, Colin, et Aymar. Ces quatre-là essaient tant bien que mal de tromper leur ennui et leur mal-être en faisant partie intégrante « du groupe ». Aymar qui a lâché ses études oublie son désoeuvrement en regardant en boucle les films de Rambo. Il dialogue même avec ce personnage fictionnel qu’il juge héroïque. Aymar a du charisme, de l’autorité, des idées. C’est tout naturellement que ce meneur imagine une « mission » pour les trois autres membres de son « commando ». Il organise donc la « périlleuse » mise à mort d’un chien amical et familier. Un premier test pour s’assurer du cran et de la solidarité à toute épreuve de ses camarades. Le test réussi, Aymar décide de passer à des actes plus sérieux. Commence alors une spirale de violence qui n’épargnera personne. Un récit qui prend aux tripes et qui dérange. Dès les premières pages, on sait que tout cela finira très mal. Quatre chapitres s’enchainent, présentant à tour de rôle chacun des protagonistes du récit. Quatre adolescents qui se cherchent et veulent se prouver qu’ils sont déjà des hommes. Quand Aymar passe à l’action, il entraîne les trois autres dans son sillage. Pourquoi tant de passivité et d’aveuglement ? Pourquoi un tel manque de discernement individuel, une telle absence de conscience morale ? Le roman ne fournit aucune d’explication. Au cours de la lecture, heurté par le récit de scènes violentes, on est amené à se ménager des pauses, pour reprendre son souffle et ses esprits. Il est impossible de rester indifférent face à des thèmes tels que la violence gratuite ou l’« effet de groupe ». Un ouvrage à réserver à des adolescents suffisamment mûrs pour s’interroger sur de telles dérives.

Marga Lopez