Christophe Léon - Oskar


Une héroïne de 17 ans, provinciale, boulotte, coincée, vit solitaire malgré des colocataires tourbillonnants qui ne servent ici qu’à marquer sa différence : une vie d’étudiante pauvre qui fait du baby-sitting et se trouve embarquée dans la demande étonnante d’une vieille dame abandonnée : la voilà mamie-sitter chaque samedi. Leur relation les épanouit l’une et l’autre. Le noeud de l’action sera créé par le fils de la vieille dame, la quarantaine, malheureux en ménage, humilié dans sa vie professionnelle et pour finir, jaloux de cette présence auprès de sa mère. Comment Fani tombe-t-elle sous l’emprise d’un tel homme ? Comment ce fils en vient à envisager de tuer sa mère pour son héritage ? Est-ce le remords qui sépare Fani de l’homme ? Le récit réduit à l’action ne donne guère de clés pour comprendre. Et n’est-ce pas la falote Fani qui a créé une telle emprise sur la vieille dame qu’au final elle a éliminé le fils et reste seule héritière ? Le meurtre n’aura pas lieu mais ce roman est un peu un prélude à un polar. La perversité à l’oeuvre, troublante, nous laisse dans le questionnement, c’est agaçant mais pas inintéressant.

Claudine Charamnac-Stupar