Stéphane Servant - Rouergue
Le roman commence lentement et banalement comme un roman de lycéens : la découverte d’une camarade au corps couvert de poils crée une incongruité comique en même temps que surprenante. Mais la tragédie est déjà là et le roman s’accélère très vite en une dystopie où une mutation frappe les adolescentes : elles prennent un pelage animal et se découvrent des forces physiques nouvelles et une capacité à répondre violemment aux agressions qui ne manquent pas de pleuvoir sur celles qu’on appelle déjà les Claudine Charamnac-Stupar
Obscures et se nomment elles-mêmes les Félines. La société envahie par la peur devient répressive : obligées de se cacher sous une sorte de voile intégral, sinon en position de rebelles dangereuses et traquées, les jeunes filles y sont ici les héroïnes qu’on soutient dans leur combat qu’on sait jusqu’auboutiste.
Roman remarquablement féministe sans aucun doute mais plus largement politique car c’est de résistance qu’il s’agit face à une société oppressive, aiguillonnée par La Ligue et le dirigeant Savani (noms qui ont des similitudes avec certaines réalités italiennes actuelles). Il est en effet question des positions extrémistes de rejet de l’autre et d’un appel tonique à l’insoumission pour sa liberté et sa dignité. Passionnant.