Nastasia Rugani - Gallimard


17 ans, violée par le garçon dont elle était amoureuse : il faudra trois mois avant qu’elle puisse porter plainte au commissariat. Le livre raconte à la 1e personne cette confrontation, cette impossibilité d’exprimer le viol, de faire coïncider des mots réalistes avec le chaos insensé que la fille est devenue. La dévastation n’a nulle correspondance avec les mots nets d’une déposition et ceux du gendarme ajoutent de nouvelles blessures. Ce monologue qui semble
doubler le dialogue impossible de la plaignante et du gendarme est bouleversant, seule cette approche quasi poétique peut faire appréhender l’expérience intérieure du viol. Gageüre relevée par Nastasia Rugani dont on avait remarqué la belle écriture dans son roman Milly Vodovic.

Claudine Charamnac Stupar