Elise Fontenaille - Oskar


Kill the Indian in the child : telle était la devise des écoles qui contraignaient les jeunes Indiens à oublier leur culture, leur langue, leur religion. Et ce, jusqu’en 1996. Cette blessure toujours vivace au sein de la communauté indienne, prend ici le visage de Mukwa, jeune Ojibwé. Les sévices subis sont attestés par les récits recueillis auprès de ceux qui ont survécu. Aux humiliations s’ajoutaient brutalités et parfois sévices sexuels. Il fallait détruire un mode de vie, des croyances, détruire une identité. La mortalité due aux mauvais
traitements y fut importante. Elise Fontenaille s’empare de ce sujet avec la colère que suscitent de telles actions. Il a fallu du temps pour que le gouvernement canadien accepte de mettre au jour de telles exactions : en 2015 a été publié un rapport qui fait froid dans le dos. Rien ne réparera jamais le passé : les superbes musées consacrés aux Premières Nations dissimulent la réalité : les Indiens continuent d’être dépossédés de leurs terres et de leur richesse.

Bernadette Poulou