Karim Ressouni-Demigneux - Rue du monde


Premier tome d’une nouvelle série, La Cité a l’assurance de garder ses lecteurs tant le roman est prenant. Grâce à une campagne de publicité menée de main de maitre, un nouveau jeu vidéo, La Cité, suscite un engouement que les prouesses technologiques n’expliquent pas seules. Thomas, jeune lycéen, est fasciné comme tant d’autres. Certes,
les joueurs expérimentent de nouvelles sensations qui leur donnent le sentiment d’être dans un monde réel mais bien d’autres raisons les retiennent. Tout d’abord, ils ont un avatar auquel ils ont donné un autre nom que le leur. Car il est totalement interdit de faire référence à la vraie vie sous peine de disparaitre dans une lumière blanche redoutable. Ensuite, ils rencontrent des amis qui leur sont en quelque sorte destinés, avec qui ils partagent différents pouvoirs. Ainsi, Thomas – devenu Harry dans le jeu – rencontre Liza, Arthur et Jules César. Après une phase de découverte frénétique et somme toute assez ludique, le doute grandit chez les joueurs. Très vite, ils découvrent qu’ils sont contrôlés par la Cité bien plus qu’ils ne contrôlent le jeu. Pourtant, un audacieux réussit à dérober la mémoire virtuelle de la Cité. Alors, la violence monte et le petit groupe d’amis est d’autant plus menacé qu’il s’est montré curieux, trop curieux… Le rythme haletant du récit traduit bien l’angoisse ressentie par le héros et qui gagne le lecteur. Les descriptions oppressantes d’une cité qui semble tentaculaire à la manière des labyrinthes de Escher lui permettent à la fois de se représenter cet univers et mieux encore de le ressentir. On attend le tome suivant avec impatience.

Bernadette Poulou