Guilabert, Thierry - Ecole des Loisirs


Trop de violence conjugale et pour la mère de la narratrice, il ne reste qu’une solution :
fuir. Elles trouvent refuge toutes deux auprès de Mado, dans une communauté de femmes âgées, dans un village reculé des Cévennes. La narratrice, Mila, comprend que Mado a déjà aidé sa mère dans d’autres circonstances. Toutes ces femmes ont souffert de la violence des hommes. Elles acceptent Mila et sa mère sans poser de questions. L’entraide est la règle, chacune apporte son savoir et son savoir-faire aux autres. D’abord rétive, Mila apprend à recevoir – l’une d’elles lui donne des cours pour ne pas interrompre sa scolarité – et à donner. Mila fait la lecture à l’une, aide une autre. Mila découvre aussi la nature et la force que l’on peut y puiser. Mais recherchées d’abord par la gendarmerie, car le père de Mila a signalé leur disparition, elles vont devoir vivre dissimulées. Elles n’échapperont pas à sa vengeance. La fin du roman correspond à celle de bien des drames qui alimentent « les faits divers ». Au fil du récit, l’auteur a su glisser sans lourdeur, une réflexion sur les mécanismes de la violence, sur l’acceptation de celle-ci, sur la difficulté à se révolter. Rien de réducteur dans son approche, pas de pathos et malgré le drame, une belle leçon de vie.

Bernadette Poulou