Guy Jimenes - Oskar


A un mariage, alors qu’il n’était encore qu’un petit garçon, José a osé avouer devant la famille médusée qu’il voulait se marier avec sa tante, Nieves, une belle femme brune aux yeux sombres. Mais quand Nieves disparaît brutalement, la famille interdit à José de prononcer ne serait-ce que son nom. A présent qu’il a douze ans, José veut comprendre et lever ce lourd secret de famille. Un jour, il intercepte un courrier destiné à son père. L’expéditrice n’est autre que Nieves. Dans la lettre, elle évoque ses errances et son passé de
terroriste au sein de l’ETA. José, bouleversé, décidé à en apprendre davantage, se rend à Vitoria, à l’adresse indiquée sur l’enveloppe. Mais on ne quitte jamais impunément une organisation comme l’ETA. José, tout comme Nieves, vont en faire la douloureuse expérience. La première partie du récit décrivant les relations au sein de la famille meurtrie de José est une réussite. Il règne dans ce foyer, une atmosphère confinée et pesante. L’arrivée de la lettre de Nieves déclenche toute une série de péripéties plus ou moins crédibles. La description de l’enlèvement de la tante et du neveu fait froid dans le dos tout comme les chapitres présentés selon le point de vue du chef du commando terroriste. La
couleur locale de la narration est donnée par l’utilisation de mots empruntés à l’euskara. Le huis-clos entre kidnappeur inexpérimenté et terroriste repentie donne lieu à des échanges vifs sur l’engagement politique et l’embrigadement dans une organisation armée. Un ouvrage à réserver à des adolescents capables de comprendre la complexité de ce conflit politico-ethnique.

Marga Lopez