Hans Christian Andersen - Sarbacane

Illustrateur : Anton Lomaev

Mots clés : Conte, Andersen, emprise maléfique, amour, fidélité, courage
Album relatant la quête d’ une héroïne intrépide pour libérer son ami

Voici la version originale du conte d’Andersen. Il se déroule en sept histoires (introduction et conclusion comprises). Au commencement, il y a un sorcier maléfique. Il a fabriqué un miroir magique qui transforme la vision des humains. Qui regarde au travers devient laid, méchant et sans sagesse. Un éclat de ce miroir brisé vient se loger dans l’œil du jeune Kay qui sera dès lors séparé de son amie Gerda. Cette petite fille va défier tous les dangers sans jamais se décourager pour le retrouver. On est loin du dessin animé des studios Disney. Les personnages sont différents mais la métaphore du gel comme engourdissement de la volonté conduisant à la mort est bien là. Le texte d’Andersen joue sur l’antagonisme du Bien et du Mal dans un sens religieux. D’un côté la raison froide et de l’autre la démesure, la bonté et le courage donné par la prière. L’illustrateur ajoute un sens politique au conte : la présence militaire récurrente dans les magnifiques images se renforce quand on arrive au Royaume des neiges. Elle évoque un monde totalitaire qui aurait totalement hypnotisé Kay. Un très bel ouvrage à la croisée de l’ancien et du nouveau monde.
Françoise BUTLER