Monceau, Dana - Dadoclem
Illustrateur : Farina, MartaCet album tout en hauteur cache une surprise sous sa couverture où un lapin blanc à bésicles et chapeau-tasse (!) chevauche un poisson… Vous pensez Alice, merveilles…les belles illustrations vous y entrainent avec leurs animaux inhabituels (zèbre, chouette, bouquetin, poisson…) occupés à des actions humaines, trop humaines, au bureau, au marché, à la maison ; de grandes images aux crayons de couleur qui réussissent la gageüre des couleurs éclatantes et des contrastes pétillants. Le texte se présente comme un conte de sagesse populaire, inspiré d’un épisode de la vie d’Esope, le fabuliste grec qui inspira jadis La Fontaine ; un conte sur la puissance de la parole, la meilleure des choses qui soit car « une belle parole ouvre des portes d’acier » et « une parole d’encouragement… fait Claudine Charamnac Stupar
grandir les enfants », ou la pire des choses qui soit car « la langue peut être une arme redoutable » et « un coup de langue est pire qu’un coup de lance ». L’image symbolique du lion au coeur brisé par un stylo (!) accrédite cette idée et la dernière page rassemble sur ce thème des dictons européens. Mais la surprise, c’est aussi tout au fond du paquet, un récit
qui va toucher bien des jeunes lecteurs, qui évoque une réalité très actuelle et partagée, un père trop occupé par son travail et « cela faisait combien de jours qu’il n’avait pas pris le temps de parler avec ses enfants, de partager leurs rires et leurs soucis ? » Un livre pour les petits ? Pour qu’ils puissent dire aux grands l’importance des moments d’échange et du bon choix des paroles. Suffisamment bonnes…