Marion Duval - Didier Jeunesse


Un album délicat sur la perte d’un être cher. Par le biais de la présence imposante d’un piano à queue qui
envahit sa maison, une petite fille essaie de décrypter la douleur que ressent son père, après le décès de
sa grand-mère. Chaque phase du deuil est sensiblement décrite : le choc de la nouvelle, qui s’impose dès la première illustration ; le sujet qui obsède et balaie tout le reste ; le repli sur soi et la solitude éprouvée de celui à qui il manque quelqu’un ; le dialogue et la libération ; le passage de l’héritage et le partage de la mémoire. La narration n’est pas alambiquée. Elle est légère et simple, traduisant parfaitement la pensée d’un enfant face à l’inconnu, à l’incompris qu’il peut pressentir. Les contrastes graphiques forts participent également à cette prise de conscience : les couleurs vives, le noir profond, les détails du quotidiens, petits, légers et plaisants, l’impression d’écrasement de cet énorme piano fait d’une seule masse. On passe littéralement d’idées noires à un avenir dégagé. Marion Duval signe ici son premier livre en tant qu’auteur
et illustratrice et on ne peut que l’encourager à poursuivre cette voie.

Léa Le Meur