Hans Christian Andersen - La joie de lire
Illustrateur : AlbertineUn roi très soigné de sa personne et soucieux de ses vêtements tombe sur deux escrocs qui se font passer pour de célèbres tisserands. Ils installent un magnifique métier à tisser et font savoir que ceux qui ne verraient pas la beauté des tissus seraient des niais, incapables d’exercer leurs fonctions. Le roi impressionné envoie des émissaires dont des ministres importants pour avoir leur avis. Tous ne voient aucun travail mais, redoutant d’être jugés incapables et de perdre leur rang, font les louanges de ce qu’ils ont vu au point que le roi décide qu’il peut s’habiller ainsi. Bien que lui-même ne voie rien, il se tait pour les mêmes raisons et se laisse habiller ainsi pour participer à une procession. Tous les chambellans jouent le jeu et font semblant de porter la traine, et d’admirer les vêtements… jusqu’à ce qu’un petit enfant dans la foule crie dans son innocence « Le roi est nu ». La foule murmure et de proche en proche tout le monde dit que le roi n’a pas de vêtements. Le roi entend et comprend enfin que c’est vrai. Mais pour ne pas perdre la face, il reste digne jusqu’à la fin et tout le monde joue la comédie. Le conte met en évidence qu’on préfère s’enfoncer dans l’erreur plutôt que d’avouer s’être trompé, ce qui entraine le lecteur à penser le contraire. Tirée de ce conte d’Andersen plus connu sous le titre Les habits neufs de l’Empereur, l’expression est souvent employée aujourd’hui pour parler d’un homme de pouvoir dont l’incapacité est claire mais personne n’en parle. Paule Bloch