Le sang d’encre

Dans NVL 242, j’ai dit mon enthousiasme pour le tome I de ce roman. 622 pages plus loin, je n’ai pas changé d’avis à quelques détails près. Le souffle que montre cette jeune auteure est rare ; l’effervescence d’une action à multiples fils qu’elle tire adroitement est ébouriffante ; son style est toujours tenu et on aime les personnages principaux, à commencer par Olga, la farouche guérisseuse aux pieds nus et à la main verte qui refuse d’épouser un roi, mais tout autant Follet, ce troubadour qui finira par vivre seul auprès de sa Mémé adorée, ou Oswald, le bon géant tonitruant qui réussira à transformer la rigide Madame l’intendante en une épouse et mère tendre. La magie se fait plus présente dans ce tome avec la prise de pouvoir des fatas : le roi Devlin s’est laissée envouter par Maya la redoutable dont la cruauté n’a d’égale que ses pouvoirs horrifiants sur les pierres qu’elle dirige jusqu’à écraser ses opposants ou les enserrer dans des colliers de pierre et, au final, détruire son château. Plaisir d’une lecture addictive à ceci près qu’on est obligé à une lecture assez continue pour ne pas se perdre. En effet, les chapitres de moins de 3 pages se succèdent, axés sur des personnages différents, dans des lieux différents : ces changements ultrarapides de plans donnent un peu le tournis mais les jeunes lecteurs familiers des « cuts » vont adorer.

Claudine CHARAMNAC-STUPAR