Alix Leroux - Atelier du Poisson soluble


L’éléphant qui fumait de la trompe, l’idée est déjà hilarante, tout comme l’image de couverture, un éléphant rose noyé dans des bouffées de fumée grise. Et le traitement qui en est fait rend très drôle ce conte d’un type particulier, conte –gigogne ou à structure par emboitement, tel celui de La Mouche
rapporté par Muriel Bloch. Pour ausculter son étrange malade, la souris médecin va dans le ventre de l’éléphant : elle y trouve une girafe à pipe ( !) dans le ventre de laquelle il y a un hippopotame apeuré, dans le ventre duquel on trouve un crocodile souffrant, dans le ventre duquel s’excite un loup musicien
dans le ventre duquel il y a un boa… L’écriture est classique, soignée, les illustrations excellentes sont serties dans un cercle où les gros animaux semblent particulièrement à l’étroit ! Mais l’image finale est moins drôle où le lecteur est amené à comprendre ce que la souris ne saisit pas, qu’ils vivent tous à l’intérieur d’une baleine… Ce clin d’oeil de l’auteur au lecteur crée un doute philosophique… Serions–nous tous dans le ventre de la baleine, ou ou de quelque autre géantissime? Il ne faut pas se fier à ce qu’on croit voir du monde ? c’est platonicien, tout ça ! N’ayez crainte, les enfants adoreront l’histoire.

Claudine Charamnac Stupar