Bruno Paquelier - Oskar


La lecture de ce roman suscite un curieux malaise. Sur une île paradisiaque, L’île du Nouveau Monde, vivent des adolescents destinés à retourner dans leur pays d’origine, L’Ancien Monde, qu’ils dirigeront. Quand, sous le bracelet qui orne leur poignet, apparaissent des taches brunes, ils sont prêts à affronter l’Ancien Monde. Pour cela, ils doivent apprendre à se défaire de l’amour : ne plus éprouver de désir, de plaisir, tel est l’objectif de leur éducation. L’amour « c’est lui le principal responsable de tous les maux dont souffrent les habitants là-bas ». Pour ce faire, ils sont laissés à eux-mêmes, libres d’expérimenter leur sexualité, sous le regard vigilant mais aussi voyeur des Profs qui interviennent avec perversité quand ils perçoivent que la situation leur échappe. Ils n’hésiteront pas à utiliser des relations sexuelles pour mieux contrôler les adolescents. En effet, ceux-ci ont perçu des dysfonctionnements et commencent à s’interroger. La fuite sera la solution dès lors que le bateau qui fait la liaison avec l’ancien monde accostera. On saisit bien l’objectif de dénonciation du matérialisme excessif de nos sociétés mais le climat tellement malsain entre adultes et adolescents soulève des interrogations.

Bernadette Poulou