Dorothée Piatek - Seuil


L’Histoire au quotidien. Transmission et devoir de mémoire. En deux pages, la Grande Guerre est là. Et pour quatre ans. L’échange de lettres entre Pierre l’instituteur et Elizabeth, sa jeune épouse qui va le remplacer dans la classe, est si vrai et nous fait si bien partager le quotidien de chacun, leurs angoisses que, même le livre posé, nous y pensons encore et sommes avec eux, portant un peu de leurs tourments. 1914-1918, quatre années de découragement et
d’incompréhension, l’absurdité, l’horreur de la guerre et de petites lueurs d’espoir suivies d’abattement. Et le temps qui avance, la trace profonde qui marque les survivants. Et la vie à l’arrière. Le style est très économe. Pas d’excès dans les émotions et les descriptions, contenues, mais l’immense drame de cette « maudite guerre » est vraiment palpable. L’alternance de récit et de lettres marquée par le changement de typographie et des destinataires toujours clairement identifiés rend la lecture aisée et vivante. Les jeunes lecteurs n’oublieront pas.

Marie Dufon-Roche