Silvana Gandolfi - Grandes Personnes


Deux récits progressent en parallèle : l’histoire de Santino menée à la 3e personne et l’histoire de Lucio à la première personne. Deux indices les rapprochent : Santino – âgé de 6 ans – a été fasciné par un jeune adolescent expert à conduire son petit bateau, un optimist ; Lucio ne rêve que d’être sur l’eau à la barre de son optimist… Il s’agit, en fait du même garçon dont on va suivre l’histoire à deux périodes différentes de sa vie. Santino qui habite Palerme a été témoin de l’exécution de son père et de son grand-père par la mafia. Lui même, gravement blessé survit miraculeusement. Bien que très jeune, il est aussi assez mûr pour comprendre ce que le juge attend de lui. Lors d’une confrontation, il identifie l’un des tueurs, l’autre est en fuite. Il bénéficie alors avec sa mère du Programme de protection des témoins de la justice. Dorénavant, ils auront une autre identité, habiteront Livourne et n’auront aucun lien avec leur famille. Lucio, est un adolescent qui a charge de famille. Il doit veiller sur sa mère qui se croit victime d’un mauvais sort et sa petite soeur. Un malencontreux SMS va le ramener à Palerme… L’intérêt de ce roman dont la construction peut dérouter le lecteur, est de présenter la mafia dans sa réalité la plus brutale. Code d’honneur, entraide familiale appartiennent au passé. Restent le grand banditisme, la corruption, la loi du silence : tout ce qui rend l’exercice de la justice si difficile.

Bernadette Poulou