François Blais - Les 400 coups

Illustrateur : Valérie Boivin

Cette maison québécoise publie des livres d’un humour qui nous séduit toujours, celui-ci  parait drôle d’entrée avec son titre qui joue des codes : on connait la fin, l’histoire est sans suspense…comme dans la  vraie vie. Car Catherine la poule crayonnée aux gros yeux,  se sait condamnée à finir… en cocotte !… Terrible  ? Non, Catherine est une acheteuse compulsive, hyper dépensière, endettée, et, la vie étant si courte,  de son vivant, elle ne compte pas payer ses dettes !  « Que fais tu de l’honneur ? dit le responsable du poulailler. – Je m’assois dessus… » répond Catherine. Le prêtre non plus ne pourra lui faire entendre raison. Diable ! Tout ceci est très immoral! Mais la poule continue à jouir éhontément de ses achats inutiles et va au bout de l’absurde de façon hilarante : après sa mort, en effet, sa viande sera vendue en promotion, elle regrette juste de ne pas pouvoir profiter de l’aubaine ! La drôlerie est acide, le livre propre à faire réfléchir à la question de la consommation, à l’horreur quand l’être est réduit à cette fonction vide.

Claudine Charamnac Stupar