Ibi Zoboi - Gallimard
Inspiré de l’histoire vraie de Yusef Salaam jugé à tort coupable dans l’affaire dite de la joggeuse de Central Park en 1989, ce roman met en scène un jeune Afroaméricain, Amal Shahid, 16 ans, passionné par le dessin, la peinture et Lucie Faurichon
la poésie. Sa vie bascule lorsqu’il se retrouve malgré lui au milieu d’une bagarre opposant ses amis à une bande de jeunes blancs des beaux quartiers qui se sont appropriés leur terrain de skate habituel. Lorsque l’un d’eux, Jeremy
Mathis, s’effondre sans connaissance, c’est le début d’une longue descente aux enfers pour Amal dans un centre de détention pour mineurs. Grâce à son amour profond pour l’art et la culture, Amal va néanmoins trouver la force et
le courage de surmonter cette terrible épreuve. Son prénom signifie en arabe « espoir ». A la fin du roman, on apprend que Jeremy Mathis est finalement sorti d’un long coma et doit donner sa version des faits. On ressent néanmoins une certaine déception car on ne sait pas si ses propos permettront à Amal de sortir libre ou s’il devra purger une lourde peine pour un crime qu’il n’a pas commis.
On souhaiterait que cette histoire bouleversante connaisse un dénouement heureux. Le style d’écriture est particulier, les chapitres écrits sous forme de poèmes courts à la manière des chansons hip hop avec des textes poignants. La première impression de lecture est un peu déroutante, mais on est vite séduit : c’est un pari original et osé. Bien que très épais, ce roman se lit rapidement et renvoie au mouvement Black lives matter.