Catherine Zambon - Ecole des Loisirs


Lorsque la définition du genre de chacun tourne au drame… qu’une volonté de solidarité va essayer d’apaiser… C’est une courte pièce de théâtre sur deux scènes différentes : la famille et l’école. Alyan, 5 ans, ressent très sourdement qu’il ne correspond pas aux attentes des siens et au rôle qui lui revient. C’est auprès de sa soeur qu’il arrive à formuler ses frustrations. « Je voudrais être toi, une fille » avec tous les stéréotypes qui vont avec, poupée, princesses, cheveux longs. Alyan pense très fort au pouvoir de la baguette magique pour transformer le monde qui ne veut pas de lui tel qu’il est. Sa mère, à la différence de son père, prend conscience de la difficulté à laquelle ils sont confrontés. A l’école, sa différence est vite remarquée, le harcèlement suit; les adultes ne voient rien. Sa grande soeur décide de le défendre seule contre tous. Tous : un groupe de garçons et filles qui attirent Nina dans un piège, à l’école derrière les poubelles. Agressions verbales, violences physiques, tentative de viol. Nina disparaît alors et pour échapper à ce monde mauvais, se réfugie dans les mots. Les images poétiques vont la protéger. « Ecrire, c’était comme se mettre dans une grotte où personne ne viendrait vous chercher ni vous embêter». Quand Nina est retrouvée, chacun mesure la gravité de la situation et se remet en cause. Pour manifester leur prise de conscience, ils iront tous à l’école, le lendemain, parents et enfants, habillés en femme et fille. Enseignement fort sur la douleur de la différence, ce livre dit aussi la force de la poésie.

Marie Dufon Roche