Mezziane, Ismaël - Glénat

Illustrateur : Mezziane, Ismaël

Nassim, dit Nas, est un petit garçon vivant avec sa mère Sophie dans un quartier populaire, hébergés par les grands-parents paternels de Nas, le couple Belkacem. Nas est le souffre-douleur de Sofiane dans la cour de récréation. Un jour, Nas rentre avec un oeil poché et son grand-père décide de l’inscrire dans la salle de boxe du quartier sans en parler à Sophie, qui ne souhaite pas que son fils apprenne à donner des coups. Nas va alors affronter ses peurs, dopé par les conseils de Moussa, un coach survolté. L’école de la vie, titre est emprunté à une chanson du rappeur Médine, est le premier volet d’une série qui s’annonce ancrée dans la réalité. Rien n’est édulcoré dans cette BD qui dépeint les difficultés quotidiennes des habitants d’un quartier populaire, sans pour autant tomber dans les clichés. Nas vit entouré de proches qui souhaitent tous aller de l’avant malgré les obstacles. A commencer par sa mère Sophie, mère seule, qui, lorsqu’elle décroche enfin un job est l’objet de harcèlement de la part de son supérieur. Que faire ? Quitter son emploi ou faire face ? Kader, l’oncle de Nas lui aussi hébergé par les Belkacem, prépare un concours pour essayer de quitter un petit boulot qui ne le passionne pas. Chacun tente d’avancer, d’avoir de l’ambition. Très joli moment lorsque M’sieu René, dont l’usine a fermé, explique au jeune Nas: « L’ambition, c’est viser la lune… et s’y tenir. Car si la route est longue, tu décrocheras forcément des étoiles sur ton chemin ». Et Mr Belkacem de renchérir : « L’échec, c’est d’abandonner ».
Nas réussira à vaincre ses peurs grâce à la boxe : shadow boxing et esquive n’auront plus aucun secret pour lui. Sofiane n’aura qu’à bien se tenir ! D’autres échoueront et devront se montrer forts et tenaces pour vivre leurs rêves. Une BD sensible et tendre transmettant des valeurs de respect, d’entraide, de solidarité, de ténacité qui, avec justesse, décrit la vie d’un quartier populaire. Les jeunes lecteurs ne s’y sont pas trompés : cette BD a reçu le Prix des écoles d’Angoulême lors du festival 2015.

Gwenaëlle Audrin