Christian Lehmann - Ecole des Loisirs


Ce dernier tome de la trilogie No pasaran est décevant. Le premier volet No pasaran, le jeu nous avait passionné. Complexe, remarquablement construit le roman était convaincant. L’auteur y montrait de façon magistrale combien la fascination pour les jeux vidéos violents est ambigüe. Les personnages principaux, trois jeunes lycéens confrontés à des épisodes dramatiques de l’histoire (Chemin des Dames, Guerre d’Espagne, Vel d’hiv) prennent
conscience des enjeux réels que le jeu met en scène. Si deux d’entre eux réagissent et sortent du jeu, le troisième reste dans le monde violent de la guerre. L’ambigüité de la fin donnait un ton fantastique à ce roman sans pour cela le limiter à ce genre. Le roman est avant tout une réflexion sur la violence des conflits, réels ou virtuels, sur la place que l’Homme choisit dans ceux-ci, sur l’engagement. Il se suffisait à lui-même… Les deux tomes qui ont suivi tout en développant la même thématique se sont alourdis devenant par trop démonstratifs. Était-il utile de faire entrer les tensions les plus récentes pour encore dire que « ça ne finira donc jamais » ? La lecture du premier tome est un véritable coup de poing, sec. Le rythme des deux suivants est ralenti par les rebondissements, par l’entrée de personnages dont le seul objectif semble être de multiplier les exemples. Et le roman perd de sa force…

Bernadette Poulou