Bruno Heitz - Le Genévrier


Un album original de Bruno Heitz, très différent de sa production habituelle, dans la veine de Monsieur 2D qu’on avait chroniqué en 2012. Pas de dessins, des voitures ou des gens découpés dans du papier-carton. Reste visible le vide laissé par le découpage dans le papier qui, en donnant leur silhouette en négatif, semble leur créer une ombre. Tout ça est photographié sobrement en noir et blanc. A remarquer cette grande économie de moyens, et l’absence d’anthropomorphisme dans l’image. En revanche, le récit montre des voitures très causantes, aux personnalités typées, le parking de nuit s’avère un lieu étonnant de sociabilité automobile ! La petite voiture de manège un peu foldingue ne réussira pas à entrainer ces voitures bien sages, figées dans leur fonction, comme leurs maitres ? Les enfants adoreront cette histoire de voitures vivantes et les adultes se régaleront des connivences critiques : le 4×4 et ses grotesques pare-buffles, la 2CV devenue voiture de collection…

Claudine Charamnac-Stupar