Gil Ben Aych - Ecole des Loisirs


Voici deux autobiographies. Dans la première, l’anniversaire du narrateur tombe au moment où la situation internationale est explosive : c’est la crise cubaine. En ce 28 octobre 1962, une manifestation conduite par le Parti communiste aura peut-être lieu pour s’insurger contre la menace américaine qui pèse sur Cuba. Mais c’est aussi l’anniversaire de Gil et dans la famille on attend de savoir : la manifestation ? l’anniversaire ? Le texte oscille entre les
informations données par la radio et l’histoire de la famille de Gil. C’est ainsi qu’on apprend pourquoi le narrateur se nomme Gil mais aussi Simon. Ce qui aurait pu être intéressant au regard des évènements historiques, car on parle également du référendum pour l’élection du Président de la République au suffrage universel direct, tourne finalement autour d’une histoire personnelle n’offrant pas un grand intérêt. Il en est de même pour le second titre. Gil Ben Aych raconte l’histoire d’une Pâques juive, celle de ses trois ans. « Qui se souvient de ses trois ans ? Personne. » Cette année-là, l’année 5711 qui correspond au calendrier hébreu, Simon ou Gil ne veut pas manger de pain azyme mais du pain à pâte levée, ce qui ne se fait pas. Cette histoire le poursuit puisque chaque fois qu’il change de petite amie et à chaque Pessah ou presque, sa mère, inlassablement, raconte comment le petit Simon-Gil a semé la panique autour de lui à Tlemcen, en Algérie. Je n’ai trouvé aucun plaisir à lire ces deux ouvrages dont l’écriture est insipide et qui m’ont donné l’impression que Gil Ben Aych s’est seulement fait plaisir. Dommage !

Katia Detchessahar