Pouce

On la connait bien comme poète, Raphaëlle Frier propose ici un conte. Entre grotte et forêt, un enfant nait si petit qu’on l’appelle Pouce. Il tète si bien qu’il devient énorme au point que ses parents dépassés vont le perdre en forêt : rappel de contes traditionnels. Mais Pouce a un tel appétit qu’il engloutit le lait des bêtes puis forêt, puis montagne : devenu géant, l’ogre insatiable dévaste le monde. D’autres hommes vont-ils savoir quoi faire, réagir ? Pouce est une métaphore de l’humanité qui dévore le monde. Ainsi simplifié, le message écologique semble clair mais la lecture de l’album ne vous le met pas dans la même clarté, il faut des efforts pour dégager le message. Et les merveilleuses peintures de Kam qui, au début, rendent visible le passage du temps, (grotte,hutte, maison, villes, usines) finissent par  raconter leur propre histoire : si on est intrigué au début de ne voir ni l’enfant ni les parents, le décalage des images au fil du texte ne facilite pas la compréhension.
Claudine CHARAMNAC-STUPAR