Alexandre Chardin - Magnard jeunesse


5.Qui est ce fameux Groc ? Eh bien, il s’agit de l’abréviation de « gros con », surnom que donne Eole, 11 ans, à son horrible beau-père Raymond, véritable monstre doublé d’un crétin faisant vivre un enfer quotidien à ses petits frère et soeur ainsi qu’à sa maman. Eole terrifié à l’idée qu’il ne fasse du mal à sa famille, fait tout son possible pour convaincre sa mère de quitter cet homme violent avant que le pire ne se produise. Un jour, il rend une petite visite à son papy Basile qui vit dans sa maison de retraite où, jusqu’à présent, Eole a toujours refusé de venir, prétextant que c’est un lieu « qui pue le vieux et qui sent la mort ». Finalement, il s’entend à merveille avec son grand-père qui lui propose même de venir faire ses devoirs tranquillement dans sa chambre après les cours, afin d’échapper à l’ambiance pesante qui règne dans son appartement. Très vite, Eole fait la connaissance des autres résidents à la fois attachants, surprenants et rebelles, sympathise avec Marinette, pétillante aide-soignante au coeur d’or dévouée au bien-être des pensionnaires, quitte à enfreindre parfois le règlement de l’établissement pour la bonne cause. Celle-ci est injustement renvoyée par Mme Gradec, la tyrannique infirmière en chef, une harpie affichant en permanence une attitude condescendante à l’égard des personnes âgées et leur interdisant des petits bonheurs simples tels que recevoir des proches, avoir un espace cuisine pour concocter eux-mêmes des bons petits plats, vivre avec un animal de compagnie ou bien encore aller dans le jardin pour se promener et cultiver le potager. Trop, c’est trop ! Eole et les résidents de l’EHPAD vont unir leurs forces afin de se débarrasser définitivement du Groc et de la vieille bique. Ils sont déterminés à ce que la peur change de camp pour vivre enfin heureux. Superbe roman jeunesse très émouvant, rempli d’humour et de tendresse qui donne une formidable leçon de vie : se battre pour être libre et prendre son destin en main.
Pour autant, l’histoire n’édulcore pas la dureté de la vie en abordant des sujets d’actualité encore tabous comme la vieillesse et les violences conjugales. A tous ceux qui détestent les gros mots, s’abstenir ! Mais ce serait dommage de s’en priver, c’est tellement drôle. A lire sans modération !

Lucie Faurichon

1. Ce roman de 250 pages est centré sur Eole, 11 ans, qui va grandir au cours d’une suite d’épreuves et on aurait aimé soutenir celui qui « prend son destin en main », dixit la quatrième de couverture, d’autant qu’il le fait avec l’aide
de son grand-père et d‘autres vieux de la maison de retraite plutôt désopilants. Car Eole a un problème de taille, il hait son beau-père, grossier, vociférant et pour tout dire odieux mais dès la 1ère page, sa haine violente pour le GROC
(entendez gros con), la répétition des injures et vulgarités tout au long des chapitres, mettent mal à l’aise. Enfin Eole pour se débarrasser du beau-père, est aidé par un retraité qui semble avoir gardé de son ancienne vie des relations
dans le milieu du banditisme : ils vont molester le « groc » de sorte que, terrifié, il disparaisse à jamais ! Que la solution au problème du beau-père passe par un délit pourrait relever d’une fantaisie rigolarde mais ce qui est troublant, c’est le réalisme quotidien de l’ensemble qui rend la fin juste moralement inacceptable.

Claudine Charamnac Stupar