Rosa Parks

Un jeune rappeur afro-américain, qui a réussi dans le « show-business », se rend à un gala. Sur son tee-shirt est marqué « I cant’ breathe», il ne connait pas la signification de ce slogan associé au mouvement Black Lives Matter . Le chauffeur, un noir d’un certain âge, profite du fait que le taxi est pris dans les embouteillages pour lui raconter l’histoire de ses parents qui ont connu et soutenu Rosa Parks et son combat. Rosa Parks est devenue une figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis après avoir refusé, le 1er décembre 1955, de céder sa place de bus à un passager blanc. Mais Rosa Parks ne fut pas la première à se révolter : Claudette Colvin, la première, a défié les lois ségrégationnistes mais cette fille pauvre aux mœurs considérées alors comme légères, est molestée et n’est pas soutenue par l’Église. C’est le nom de Rosa Parks, femme instruite et citoyenne honorable, que l’histoire va retenir. De ce refus spontané nait une campagne de protestations et un long boycott des bus orchestré par Martin Luther King. L’autrice opte pour la technique des aller-retours dans le temps : dessins psychédéliques dans la narration au présent, dessins figuratifs pour le passé. Les publications de Mariapaola Pesce ont pour objet des figures féminines emblématiques de la lutte contre le racisme. À l’heure où l’on assiste, dans certaines écoles, au retour des classes constituées en fonction de la couleur de la peau, cette BD très joliment illustrée, vient nous rappeler que la lutte contre toute forme de ségrégations est toujours d’actualité.
Zoubida EL HARRIF