Sylvie Baussier - Oskar


Petit livre au style effervescent portant un grand projet : avertir les adolescents de la pédophilie. Il s’agit d’une adolescente qui découvre, en entendant chuchoter ses parents que son parrain, grand ami de la famille depuis toujours, a utilisé la photo de son visage pour en faire un montage pornographique en ajustant cette photo sur un corps de petite fille nue avec une main sur ses cuisses. Les parents sont sidérés car ils n’avaient jamais eu aucun soupçon et sont très attachés à cet ami. Ils hésitent à porter plainte. C’est à ce moment là que la jeune héroïne perd son sang froid et sa tête … elle flotte littéralement et ne sait plus si ses parents vont la défendre en priorité. Déchirée et dans l’insécurité elle s’invente une soeur, un double, qui s’appelle « sale » et qui l’épaule. Elle veut fuir et se résout à «filer» par le train à Lille car c’est plus commode que de prendre l’avion…. puis elle pense à Anvers, « Envers ». Elle ne répond plus aux messages de ses parents qu’elle sent pourtant très inquiets. Petit à petit, elle fera le chemin inverse. Les parents ont décidé de rompre avec cet ami de toujours, si charmant cependant et si mêlé à leur vie et leurs fêtes. Cette adolescente comprend que ses parents l’ont choisie et la protègent. Elle rentre dans sa famille et s’apaise.
Le livre est intéressant dans la mesure où il montre bien le degré de déstabilisation que peut produire la pédophilie sur l’enfance ou l’adolescence et il peut aider des jeunes à mieux comprendre et se défendre dans leur environnement. Le livre se termine par une postface qui explique ce qu’est la pédophilie vue « comme une maladie », on y explique également les structures de défense mises en place par la société : police, associations, psychologues, toutes les instances susceptibles d’intervenir dans ce genre de problème d’autant plus pernicieux qu’il se cache sous les apparences les plus flatteuses.

Paule Bloch