Thomas Gornet - Rouergue


L’histoire prend de l’intérêt par le fait même que l’auteur, comme le titre l’indique, remonte le temps sur une semaine et l’effet de mystère s’installe. Le lecteur n’a pas toutes les cartes dans les mains et doit rester vigilant pour ne pas laisser échapper les indices qui pourraient améliorer sa compréhension et la clarté du récit. On commence le Dimanche par la description d’une visite au cimetière par le jeune garçon et ses parents et chaque jour décrit
dévoile un peu plus le lien qui unissait le garçon et cette personne disparue (le mot mort n’apparaît qu’à la page 41). On saura dans les toutes dernières pages qu’il s’agissait de l’oncle du petit. L’écriture n’est absolument pas dramatique, tout au contraire, elle donne de la distance et fait ressentir que les parents apprivoisent de jour en jour la brutalité de l’absence, alors qu’à la « fulgurance » de l’annonce du malheur, ils étaient dans l’effondrement total. Petit à petit… « on émerge ». L’enfant les regarde, ne perd rien des réactions de chacun, mais il le fait sans surcharge émotive, presque extérieur, toutefois le lien affectif qui le liait au disparu se tisse peu à peu. Le jeune garçon se trouve un peu détaché, décalé de tout ce qui est arrivé. Il remonte à la source de ses émotions et de sa relation complice avec le personnage de l’oncle (humour, jeux de devinettes entre eux, petites facéties). C’est un ouvrage de dédramatisation et d’espérance totale puisque la vie : les parents les copains, les cours, la maitresse, tout reste… avec seulement une acuité plus fine sur leur présence et tous les petits faits de vie. C’est très apaisant.

Paule Bloch