Naoko Machida - Le Cosmographe,


Le gros plan d’une tête de chat très réaliste en couverture laisse augurer d’une histoire également réaliste. Certes, la fourrure du chat, l’herbe, l’écorce des arbres ou le chat qui rentre dans l’armoire, tout cela est d’une diabolique précision. Mais le chat ressort de l’armoire dans autre monde, comme Alice. Là, il boit un café, va chez le coiffeur, au cinéma, à la pêche, joue au baseball avant d’aller aux bains… bref une journée hyperactive … d’humain ? certes, on peut voir cela comme un anthropomorphisme traditionnel, miroir de nos vies bien remplies. Mais l’album ne dit-il pas plutôt que ce chat qui nous attend bien tranquille sur le pas de la porte et qu’on imagine avoir dormi toute le jour… a peut-être une vie toute personnelle qui nous échappe ? Que savons-nous vraiment de cette « espèce-compagne » qui est un « être-autre » ?

Claudine Charammac Stupar