Simone Veil, je vous écris

Juillet 2017. Mona, 16 ans, regarde à la télévision l’hommage national rendu à Simone Veil dans la Cour des Invalides à Paris. La jeune fille est surprise de voir sa grand-mère Tita, émue aux larmes, s’exclamer : « C’est une très grande dame qui est partie ». Pourquoi l’annonce du décès de Simone Veil la bouleverse-t-elle autant ? C’est le mystère que va tenter de résoudre Mona en rédigeant une lettre afin de rendre hommage à cette femme exceptionnelle qui avait 16 ans lorsque sa vie a basculé. Au fil de ce roman magnifiquement écrit et illustré, le lecteur découvre son enfance heureuse à Nice, l’horreur de la déportation et des camps de concentration, la Libération et enfin son combat pour le vote de la loi légalisant l’IVG en 1975. L’emploi du « vous » et du « tu » provoque à la fois un profond respect et un sentiment d’intimité qui permet de découvrir Simone Veil adolescente et pas seulement la belle dame au chignon et au tailleur impeccables des livres d’Histoire. À la fin du roman, Tita raconte à sa petite fille que sa sœur ainée, âgée de dix-sept ans en 1967, abandonnée par l’homme qui l’avait mise enceinte, contrainte de se faire avorter clandestinement par une faiseuse d’ange, mourut à l’hôpital. En complément, je recommande la superbe BD Ginette Kolinka, Récit d’une rescapée d’Auschwitz Birkenau écrite et dessinée par Aurore d’Hondtl (éditions Des Ronds dans l’o, 2023). Ginette Kolinka était une amie de Simone Veil. 

Lucie Faurichon