Méryl Schmalz - La Joie de lire


Ce premier roman illustré d’une artiste suisse raconte un souvenir d’enfance : gagné lors d’une tombola, un porcelet deviendra un compagnon d’enfance auquel elle s’attachera ; ce cochon « ne finira jamais dans une assiette » et mourra de sa belle mort (ou du choc d’être séparé d’elle quand elle devra partir… ?). Cela fera écho aux récits émus sur le lapin adoré passé à la casserole ou sur les agneaux et chevreaux attendrissants qui empêchent l’enfant de manger ensuite leur viande… Le texte, minimal, est d’un intérêt limité – aucune réflexion sur la question soulevée. L’argument antispéciste « l’animal est une personne, on ne mange pas une autre personne » semble un peu naïf et simpliste au regard de l’histoire humaine qui a domestiqué les animaux pour ne plus avoir à les chasser. Mais les images déroulent leur récit propre, décalé et superbe : leur originalité tient aussi au minimalisme des trois couleurs bleu, vert, rouge et à l’impression en sérigraphie.

Claudine Charammac Stupar