Monica Hesse - Nathan


Un énième roman sur le génocide juif, allez-vous penser mais cette intrigue à la particularité d’aborder « l’après », le fait d’apprendre à (re)vivre dans une Europe dévastée. 1945 : la guerre est finie sauf pour Zofia Lederman, Juive polonaise de 18 ans, rescapée du camp d’Auschwitz Birkenau, toute sa famille ayant été exterminée. Séparée de son petit frère Abek, 3 ans auparavant, elle s’est juré de le retrouver : seul indice, le poème qu’elle avait brodé dans sa veste retraçant l’histoire familiale en utilisant toutes les lettres de l’alphabet. Elle se rend dans un camp de réfugiés en Allemagne, fait la connaissance d’autres rescapés, notamment de Josef, un jeune homme mystérieux dont elle tombe immédiatement amoureuse. Elle reprend progressivement goût à la vie et au bonheur. Un jour, un miracle se produit, Abek réapparait : intense émotion, la scène des retrouvailles est bouleversante. Nous suivons pas à pas la lente et difficile reconstruction psychologique de cette héroïne courageuse. Mais les cadenas qui retenaient prisonniers ses souvenirs cèdent progressivement et l’identité de ces deux êtres qu’elle chérit se trouble : sera-t-elle capable d’affronter ces révélations ? Monica Hesse à une belle plume et fait preuve d’une grande justesse historique. Un bijou de roman.

Lucie Faurrichon