Azouz Begag - Joie de Lire (La)


Vous connaissez cet auteur qui est un personnage intéressant : fils d’immigrés algériens, il devient chercheur en économie et sociologie, écrivain reconnu dont le roman Le Gone du Chââba aura un succès certain et enfin ministre du gouvernement Villepin. Dans ce roman au je, le narrateur Samir est d’évidence un double de l’auteur, il porte sur sa situation de fils d’immigré un regard mordant, se moquant de lui-même, mais en même temps distancié par le recul que lui donnent ses études, et bienveillant et tendre pour ses parents dépassés par le monde moderne et la force de cette tilifizioune qui fascine les jeunes. Le récit porte sur un épisode d’exil aux USA pour enseigner et tenter de se réaliser en échappant à un mariage raté et aux traditions familiales. On est touché par l’analyse fine du sentiment de culpabilité permanent qui habite celui qui cherche sa place et sa légitimité. Le style est plein d’humour, le récit très agréable.

Claudine Charamnac Stupar