Littérature jeunesse et inégalités sociales

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Edito

Nous ne pouvons que nous réjouir de la probable reconnaissance, en 2016, des discriminations liées à la pauvreté, la précarité ou la vulnérabilité (le terme, non neutre, est encore à définir) et du consensus politique autour de cette question. Sans doute le texte de loi est-il encore à l'étude et verra-t-on probablement des débats légitimes liés aux diverses sensibilités politiques mais du moins pourra-t-on s'appuyer désormais sur une meilleure connaissance et une vision partagée de cette question. Voilà qui pourrait réduire la fracture réelle ou supposée entre les politiques menées en faveur des différences et de la diversité et celles qui insistent sur la nécessaire redistribution des richesses, ne serait-ce qu'en montrant que les inégalités objectives (salaires, diplômes…) se doublent de représentations subjectives, stéréotypes, préjugés, discriminations… Ce numéro n'a pas pour objectif de faire le tour d'une question qui reste encore à définir et même à nommer précisément. Il nous a toutefois paru utile de poser les jalons d'une réflexion sur les liens entre la littérature jeunesse et les hiérarchies ou inégalités sociales, sur l'image qu'elle en donne comme sur l'usage qui a pu en être fait pour les réduire. D’abord nous vous proposerons diverses entrées dans les textes. Bernadette Poulou s’intéresse à la manière dont les documentaires traitent du caractère inégalitaire des différenciations. Claudine Stupar observe les rares albums qui se sont colletés avec ces représentations ; Pierre Bruno constate dans les romans que ces différences sociales sont renforcées par des représentations comparables à celles stigmatisant les minorités. Ensuite nous ferons un point sur la manière dont la littérature jeunesse a pu être mobilisée pour lutter contre ces inégalités. Sophie Rat nous parle des positions de l'ABF et plus largement du rôle des médiathèques publiques. Marie Manuellian présente le rôle complémentaire des associations qui interviennent auprès de publics spécifiques comme les gens du voyage ; les témoignages de Julie Balland et Pauline Bestaven accompagnent cet article. L’Education Nationale a pu, elle aussi, intégrer ces textes littéraires pour réduire les inégalités scolaires et sociales, ce dont parle le sociologue François Dubet. Toutefois, à la lecture des travaux d'autres sociologues comme Stéphane Bonnery, le poids des stéréotypes ne conduit-il pas à des pratiques différenciées qui reproduisent ce qu'elles devraient combattre ? Vous trouverez sur notre site une sélection de livres et de films sur la question réalisées par l'équipe de la BM de Dijon : www.nvl-larevue.fr Ce numéro se veut aussi un hommage à Denise Escarpit, récemment disparue, et à son engagement continu contre les inégalités et les injustices.

Bernadette Poulou, Directrice de la publication - Pierre Bruno, Université de Bourgogne

Informations & ressources

Date de sortie : Décembre 2015

Numéro de la revue : Littérature jeunesse et inégalités sociales

Numéro de la revue : 206

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