Réécritures, nouveaux regards, nouvelle censure ?

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Edito

Difficile de lire une oeuvre du passé sans se soucier de son contexte de production historique et social ! L’évolution des mentalités, des sensibilités rendent inacceptables des scènes, des propos qui n’éveillaient pas la moindre critique auparavant. La littérature de jeunesse n’échappe pas à ces jugements et polémiques source de réécritures. Si certaines relèvent d’un toilettage politiquement correct, il en est d’autres qui se plient à des pressions qui nous interrogent. Sans prétendre répondre à toutes les questions que cela peut soulever, trois contributions se proposent de contextualiser certaines problématiques abordées dans ce numéro ainsi que dans de prochains volumes de notre revue. Tout d’abord un groupe d’étudiants de l’IUT de Dijon pointe le décalage entre un cadre juridique garantissant la liberté d’expression et une sensibilité accrue aux discriminations mais aussi, au vu de leur enquête, la faible répercussion actuelle de ces questions au sein des médiathèques publiques. Marine Planche, commissaire de l’exposition « Ne les laissez pas lire !» nous parle des permanences et mutations qu’ont connues les récentes polémiques autour des livres pour enfants. Nous verrons avec Pierre Bruno, si l’émergence de nouvelles manières de penser racisme, sexisme ou homophobie doit nous amener à repenser notre approche des valeurs contenues dans les textes pour la jeunesse. Les articles suivants sont des études de cas concrets en littérature jeunesse: si Marie Barraillier rappelle la nécessité de contextualiser La petite maison dans la prairie, Catherine Formet Jourde pour Le nègre Zo’hio et l’oiseau moqueur et Samuel Bidaud pour Tintin analysent des réécritures voulues par l’éditeur ou l’auteur. Frédérique Gérard Dutilleul montre comment l' adaptation filmique d’Arsène Lupin suscite l’intérêt de nouveaux lecteurs. Laurence Allain Leforestier et Claudine Stupar s’arrêtent sur deux réécritures du Petit Chaperon rouge : un récent roman, Rouge, et un album très connu de Sarah Moon, qui sont l’écho de problématiques très contemporaines. L’illustration peut être en effet une forme de réécriture comme le montre aussi Janie Coitit- Godfrey avec le Alice de Yayoï Kusama. Nouveaux regards, nouvelle censure, parfois... Mais nouveaux regards féconds quand ils permettent d’interroger le passé ou quand des auteurs ou illustrateurs relisent une oeuvre au prisme de leur sensibilité et en soulignent une richesse qui échappe au temps.

Bernadette Poulou

Informations & ressources

Date de sortie : Juin 2020

Numéro de la revue : Réécritures, nouveaux regards, nouvelle censure ?

Numéro de la revue : 228

Ressources :

(bibli) De l’«idéologie» aux «discriminations» : quelle critique des valeurs du texte?

(bibli) Lupin 2020

 

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