« Mes grandes passions enfantines en lecture d’illustrés », confidences de Liliane Cheilan.

« Mes grandes passions enfantines en lecture d’illustrés », confidences de Liliane Cheilan.

Complément à l’article « Lisette et Tarzan – Comment lisaient les filles ? » NVL 230 P.16

Tout en me reconnaissant dans les titres évoqués par Anne Roche, je citerais aussi, pour ma part, ces titres qui mettent en scène des filles ou des femmes de caractère dans la littérature graphique du début du 20e siècle :

–  la série des aventures de Nounouche La Petite Ourse (texte et dessins d’André Durst, Enfants de France,1938) dont j’ai toujours les quinze premiers volumes qui m’avaient enchantée et qui racontent (entre autres car elle a tout fait !) les explorations de cette intrépide oursonne sur tous les continents (Nounouche fait le tour du monde).
Voir : https://www.bedetheque.com/serie-7577-BD-Nounouche.html

– les trois albums de Durga Rani, La reine des Jungles, textes de Sylvère – illustrés par Pellos le dessinateur des Pieds Nickelés (que j’adorais aussi) – une sorte de Tarzan femelle superbement belle, défendant les causes justes, amie et protectrice de grands animaux sauvages (admiration sans borne de la petite fille que j’étais !)
voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Durga_Râni,_reine_des_jungles
À noter que là aussi j’ai encore dans ma bibliothèque ces trois albums !

– les aventures de L’Espiègle Lili  création de Jo Valle et André Vallet  de 1909 à 1998
(voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Lili_(bande_dessinée)
Comme son nom l’indique elle a du tempérament ! J’ai en ma possession actuellement Lili à St Germain des Prés et L’Espiègle Lili aux Indes !

– Je citerai aussi : la série Aggie, créée par le dessinateur américain Hal Rasmusson en 1946. Bien qu’au départ il s’agisse d’une jeune fille ordinaire, sorte de Cendrillon moderne, elle sait prendre son destin en main.
voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Aggie_Mack

J’ai pour ma part 3 volumes: le premier (traduit de l’américain) : Pauvre Aggie ! (1948) ; le second : Aggie gagne sa vie (1949) et un plus tardif : Aggie mène la danse (1957) : on voit l’évolution !

– Je citerai aussi les aventures de Tartine Mariol sorte de Calamity Jane italienne, pas piquée des vers. Personnage créé par Carpi et Chierchini en 1955
Voir https://www.bd-anciennes.com/tartine-mariol-la-meme-presque-invulnerable/oir 
Je n’ai qu’un numéro : Tartine (n° 201, Société française de Presse illustrée,1966)
Le personnage plus que haut en couleur fait un peu penser à celui de la tante Zulma dans les Aventures d’Oscar le petit canard, dont je me suis régalée aussi.

– Enfin, comment oublier la série des Bécassine de Caumery et Pinchon dont la célèbre héroïne, qui n’est plus à présenter, est d’abord apparue dans La Semaine de Suzette du 2 février 1905 !
Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bécassine_(bande_dessinée)

J’ajouterai que Lisbeth, personnage central de Monsieur Désire ?  (Glénat, 2016, dessin de Virginie Augustin et scénario de Hubert, auteur de Peau d’homme, voir p. 31) est manifestement une parente de Bécassine tant pour l’origine sociale et le tempérament que par son apparence physique.

American Royals, 2, Sa majesté

American Royals, 2, Sa majesté

Béatrice dans le tome précédent, est devenue reine des Etats-Unis suite au décès de son père. Faisant face à sa destinée et ses obligations, elle accepte de se marier avec Teddy Easton, pourtant au départ amoureux de sa sœur. Ce roman est empli de triangles amoureux, suite à des ruptures plus ou moins déchirantes. Chaque nouveau couple formé dans ce tome sont des contes de fées, presque trop parfait.

Béatrice doit en plus de sa situation amoureuse, faire face à des obligations archaïques. La jeune femme n’étant pas jugée comme reine tant qu’elle n’est pas mariée. Toujours dans les convenances, elle n’ose pas imposer de suite cette modernité, affirmée par sa sœur cadette qui n’a pas peur de choquer. Une bouffée d’air frais sur cette institution qu’est la royauté américaine. Roman sympathique bien que parfois trop prévisible, mais on adore détester la méchante de cette série, Daphné, descendante sans doute de Machiavel.

Maylis Cormont

  1. Katharine McGee / trad. Laureline Chaplain – American Royals, 2, Sa majesté

Lumen, 2021, 16€, 9782371022904, à partir de 14 ans.

Moi Méduse

Moi Méduse

Méduse fait partie des premiers êtres vivants de la Terre, descendante de la Mer et de la Terre. C‘est la seule mortelle de sa famille et d’une beauté sans égale. Passant ses journées à s’admirer, elle a causé la colère d’Athéna, colère accentuée par le viol de la jeune femme dans l’un des temples de la déesse par Poséidon. Jugée coupable, (pas très #metoo), la jeune fille se retrouve coiffée de serpents, avec des crocs de sangliers et des ongles de bronze. Ainsi condamnée, ses parents la pousse à l’exil avec ses sœurs qui doivent la protéger. Sur le chemin, Méduse découvre que son regard change ceux qui la regarde en statue. Vendue par ses sœurs, la jeune femme se retrouve face à Persée, demi-dieu qui aidé par différents dieux parvient à trancher la tête du monstre. De la blessure va naitre Pégase, le célèbre cheval ailé d’Hercule. Persée va utiliser le pouvoir de Méduse, pour sauver sa mère du joug d’un tyran, et finira par offrir cette tête à Athéna, les ennemies étant ainsi réunies à jamais.

Collection toujours intéressante surtout lorsque les personnages sont controversés. Méduse est en fait une victime de viol, puni à la place de son violeur.

Maylis Cormont

  1. Sylvie Baussier – Moi Méduse

Scrinéo, coll. Scrinéo mythologie, 2021, 10,90€, 9782367409184, dès 10 ans.

Corps de fille

Corps de fille

Un roman sur une adolescente en pleine construction…

…face aux autres et à son nouveau corps, cet été-là tout change. Agathe, 14 ans, est élevée par une mère célibataire peu présente mais peut compter sur son voisin et meilleur ami, Sofiane qui l’épaule depuis le plus jeune âge. Cette relation fusionnelle  se relâche lorsque celui-ci tombe amoureux d’une jeune fille et la délaisse. Agathe se sent de plus en plus agressée dans ce monde d’hommes, et trouve refuge dans la boxe, terre de liberté, où elle s’abandonne face au sac et se construit. Ces temps de liberté vont lui permettre de s’affirmer et de prendre confiance en elle. Proie certes mais elle sort les griffes dès qu’on l’approche, un jeune homme en fera l’expérience.

Livre qui semble genré et pourtant, peut et doit être lu par tous, pour que les comportements évoluent.

Maylis Cormont

  1. Marie Lenne-Fouquet – Corps de fille

Talents hauts, coll. Ego, 2021, 8€, 9782362664120. 13 ans et plus.