A paraître: « Que d’émotions ! » – NVL 222 – Décembre 2019

Que d’émotions ! Les recherches en neurosciences, les programmes scolaires, les publications pléthoriques pour adultes comme en secteur jeunesse, tous aujourd’hui s’intéressent à ce sujet des émotions. Avec leurs manifestations dans le corps, elles semblent échapper à notre volonté et à notre raison, depuis des siècles on s’en méfiait, mais à travers la mode actuelle, nes s’agit-il pas toujours d’apprendre à les maitriser ? Les scientifiques disent pourtant que ce sont les meilleures alliées de l’apprentissage. NVL la revue porte un regard critique sur ces ouvrages dont les bonnes intentions n’excluent pas des amalgames regrettables.

Fredun Shapur

Son nom est déjà un poème… Fredun Shapur. Depuis les années 60, cet artiste a créé pour de nombreuses marques, des jeux en bois, des puzzles, des jouets de papiers et de tissu pour les tout petits. On le découvre alors dans le monde entier. Avec lui, le livre aussi  trouve comme un nouveau regard : à travers ses graphismes naît une forme nouvelle et un autre usage de la couleur.

Il a été peu publié mais aura bousculé l’imagerie traditionnelle.

Tel un origami taillé dans un bois brut et qui aurait pris vie, son Blackie le chat, la moustache rieuse, se tient là, perché sur une table au rouge vif, posant sur nous un grand regard en noir et bleu Trois couleurs pour panacher le pelage, non pas mêlées comme dans une peinture mais serrées l’une contre l’autre, comme un puzzle dont les pièces s’assemblent. Spot le chien est taillé dans ce même bois imaginaire, origami de couleurs qui fait de l’image en elle-même une joie pour le regard, mêlant exaltation et tendresse: une vraie image- jouet.

La composition de ses images est tout aussi ludique. Des formes coupées dans la couleur composent la niche, la table, la chaise. Un petit univers de jeux d’enfants complices au jeu de l’animal qui se construit en 6 couleurs: rouge, bleu, noir, blanc, marron, orange. Le texte est fait de cette même simplicité : avec les phrases courtes posées les unes à côté des autres, on compose sa propre chanson, dans l’infinité de jeux possibles contenus dans seulement quelques mots : Spot likes Sally. / Spot runs to Sally and tags his tail. / Spot tags his tail on the blue pain. / Spot has blue pain on his tail.

Dans Round and round and circle, Fredun Shapur propose également des superpositions de couleurs, jouant sur l’opaque et la transparence. L’image, toujours, est traitée et ressentie comme un objet en 3 dimensions. Ce qu’on pourrait qualifier de « design graphique », mériterait un nom plus joyeux. Aussi joyeux que cette démarche du créateur, qui joue avec les couleurs, joue avec les formes, joue pour nous inciter à jouer.

On trouvera beaucoup d’images du travail de ce designer pour l’enfance, mais peu de l’artiste même, petit homme à l’allure discrète, qui vient de disparaitre en ce mois d’octobre 2019. Rendons lui hommage car il nous laisse peut-être l’essentiel, à travers son oeuvre : le sentiment d’ un perpétuel émerveillement

Sarah Piazzo

L’étincelle et la cendre

Axl Cendres savait raconter à merveille les imparfaits, les cabossés et les loosers. Toute une galerie de anti-héros, mal partis dans la vie, des êtres qui avaient un grain de folie, peuplaient ses récits parsemés de tendresse. 

Sous sa plume, les marginaux, les rejetés suscitaient notre empathie. Les familles dysfonctionnelles et leurs vies politiquement incorrectes nous devenaient proches. Elle avait cette folie douce, ébréchée, désaccordée. Elle avait l’apparence et le discours d’un oiseau tombé du nid, contraint de s’endurcir au contact de la vie. 

Porte-parole des laissés-pour-compte et des vilains petits-canards, elle invoquait pour nous le destin des éclopés de la vie, sans pathos, sans mièvrerie. 

Elle protégeait ses personnages de l’intolérante norme sociale par une dose d’humour grinçant, une pincée de dérision et un ton décalé. Ses récits, écrits par d’autres auteurs, nous auraient paru bien glauques ou sordides. En demeurant toujours en dehors des cases bien carrées, bien proprettes, son humanité chaleureuse et sa distance au malheur, savaient nous troubler, nous émouvoir.

Elle avait 37 ans.

Au revoir, dame en noir !

Marga Veiga Martinez

A paraître: « Les 8 – 12 ans, quels lecteurs!? » – NVL 221 – Septembre 2019

NVL se penche sur les 8-12 ans, ces adonaissants qui constituent un lectorat éminemment « hétérogène et volatil » et une énigme pour les éditeurs. Ceux-ci y répondent depuis peu par une variété – et une surproduction – romanesque dont les niveaux de lecture, la richesse ou la pauvreté du contexte culturel, la qualité de la langue ou des images présentent d’abyssales différences. Ce N° 221 trace avec l’aide de Christian Poslaniec et de professionnels de terrain un chemin dans cette forêt éditoriale.

Visite du Père Castor à Meuzac

Apéro à Meuzac pour « Notre Père Castor »

Vendredi 22 mars 2019, c‘est sur le domaine même du Père Castor qu’a été fêtée la sortie du numéro spécial  de NVL « Notre Père Castor »,  à  la Médiathèque de  Meuzac en Haute Vienne qui abrite les Archives de Paul Faucher.

L’équipe de la médiathèque, les Amis du Père Castor, le Président de la Communauté de Communes Briance Sud Haute Vienne et 4 membres de NVL avec sous le bras, les revues juste sorties de presse, se sont ainsi retrouvés de manière conviviale autour d’un pétillant de châtaigne. Si le Président de la Communauté de Communes remerciait NVL de remettre en lumière cette aventure éditoriale extraordinaire, la présidente de NVL a de son côté rendu hommage à l’équipe de la Médiathèque et aux Amis du Père Castor pour leur aide précieuse. Qu’une association sans but lucratif ait mené cette démarche qui, en 2017, a mis les archives de Paul Faucher au rang de patrimoine de l’humanité plait aussi beaucoup à NVL, dont la structure associative est à la fois sa chance, son honneur et sa difficulté.

Archives en danger !

Les membres de NVL ont pris beaucoup de plaisir à la visite des Archives du Père Castor : on a vu entre autres avec émotion les admirables originaux de Rojankovski  et les dessins de Gerda Muller,  la jeune archiviste Iris Clément qui reçoit régulièrement des petites classes aussi bien que des chercheurs sait s’adapter à son public pour partager le savoir considérable qu’elle a sur ce trésor documentaire qu’elle est attachée à faire vivre. Ce poste est pourtant en danger. Et on s’étonne que la « labellisation » par l’Unesco n’ait pas amené, avec la lumière des projecteurs, quelques subsides, pour pérenniser la fonction d’archiviste qui permet justement de réaliser le projet de l’Unesco, conserver et faire connaitre les documents qui relèvent de la mémoire de l’humanité.

En passant par…le Limousin, prenez le temps de visiter ces archives (sur RV) , au bord du bel étang de Forgeneuve, pendant que les enfants découvriront les activités ludiques du Père Castor.

Claudine Chamarac Stupar

 

A paraître : « Notre Père Castor » – NVL n°219 – Mars 2019

Notre Père Castor, c’est cette aventure éditoriale française dont les archives sont inscrites au patrimoine de l’humanité depuis 2018.
Des albums qui ont marqué les mémoires et des images du siècle dernier qui annoncent l’album actuel. Ce numéro spécial de 104 pages fait une synthèse sr un pan de l’histoire de la littérature de jeunesse.