Escale du livre 2021

Escale du livre 2021

Malheureusement en cette année si particulière, l’escale du livre normalement située à Bordeaux, s’est dématérialisée comme tant de festivals.

Cette année nous devions y participer, nous vous donnons ainsi avec l’accord de l’Escale du livre, l’accès aux vidéos de ces échanges.

Rencontre avec Muriel Szac : https://www.youtube.com/watch?v=QZfs6nAm0yY

Portrait d’éditeur : NVL la revue https://www.youtube.com/watch?v=hHaehG-4IPE

A paraître: « Par le bout de la langue »- NVL 227 – Mars 2021

A paraître: « Par le bout de la langue »- NVL 227 – Mars 2021

Nous allons attraper la littérature jeunesse …par le bout de la langue ! avec ces livres qui font de la langue, des mots et des expressions, leur sujet et avec ceux pour qui le récit, le conte, la poésie, l’album, ne sont que des prétextes à des jeux de langue hilarants et une créativité verbale sans limites. Du babil du bébé au rap adolescent, le jeune humain déguste et mâche les mots et par là, entre en littérature.

Claudine Charamnac Stupar

A paraître: « Défense et illustration de la littérature jeunesse »- NVL 226 – Décembre 2020

A paraître: « Défense et illustration de la littérature jeunesse »- NVL 226 – Décembre 2020

Clôturant les thématiques littéraires de  l’année 2020 par une allusion à La Pléiade, Défense et Illustration de la littérature jeunesse est un N° spécial de 108 pages qui s’attaque à la question de la reconnaissance  de la LEJ  qui malgré l’apparent triomphe économique ou  la légitimation universitaire, pâtit du manque de considération accordé à une sous-littérature. Les voix diverses convergent vers deux interrogations majeures et faussement simples : en quoi la littérature jeunesse est -elle littéraire ?  qu’est-ce que le lecteur de cette littérature dite jeunesse ?

A paraître: « Des usages des imagiers »- NVL 225 – Septembre 2020

A paraître: « Des usages des imagiers »- NVL 225 – Septembre 2020

Les imagiers autrefois destinés aux tout-petits pour leur apprendre le nom des choses, se sont vite et largement affranchis des limites d’âge comme d’usage. Au point que les médiateurs adultes ne savent pas toujours bien utiliser ces livres d’images, images artistiques ou qui semblent en roue libre et  dont nous interrogeons le sens parfois complexe. Ce sont ces usages des imagiers que nous essayons de définir et le parcours a beau être historique, on verra que tous les bons imagiers sont, selon le titre de Hervé Tullet , des «  imaginiers ».

Merci tout particulier au comité de lecture qui a fait preuve d’une grande assiduité dans la rédaction de notes de lecture pendant la période estivale.

A paraître: « Philosopher avec les enfants ? »- NVL 224 – Juin 2020

A paraître: « Philosopher avec les enfants ? »- NVL 224 – Juin 2020

 » la philosophie, on a grand tort de la peindre inaccessible aux enfants », disait Montaigne, ce sont plutôt les adultes qui parfois restent cois devant les questions si profondes des enfants. Comment répondre ? Pourquoi et comment philosopher AVEC les enfants ?

Nous avons sollicité des philosophes, des enseignants, des auteurs, étudié des ouvrages et des collections entières, des revues aussi, qui se consacrent à ce qu’il faut bien nommer une « philosophie jeunesse ». Mais notre littérature jeunesse – ses albums, ses fictions, sans label philo –  n’ouvre-t-elle pas souvent cet espace pour penser qui est, selon les mots de Deleuze ( cf. introduction B. Poulou),  » suivre une ligne de sorcière » ?

Luis Sepúlveda

 

 

Quand on a eu une éducation franc-maçonne,

un grand-père anarchiste,

un engagement précoce au parti communiste…

Quand on a été garde du corps de Salvador Allende,

que l’on a vécu un coup d’état,

que l’on a été condamné à 28 ans de prison, commués en années d’exil…

Quel genre d’ouvrages écrit-on pour la jeunesse ? Que veut-on transmettre aux générations futures ?

Luis Sepúlveda se présentait comme un homme du sud. Du sud austral.

Sa relation avec le Chili, le pays sismique qui l’avait vu naître était une relation orageuse, constituée d’amour et de haine, c’est sans doute pour cela qu’il était un grand voyageur, un citoyen du monde, un amoureux des peuples primitifs et un porte-parole de la préservation de la nature.

Ce grand lecteur, friand de récits d’aventures âpres, qui affectionnait Jules Verne et Francisco Coloane affirmait que sa seule patrie était la langue espagnole, son seul horizon, la mer, espace d’ouverture, espace des possibles.

Luis Sepúlveda aimait la vie et les être humains même et surtout pendant les heures les plus sombres quand seules la camaraderie, l’entraide, l’humour et la fidélité leur permettent de survivre au pire.

Ses personnages parfois désabusés mais non dénués d’humour incarnaient des valeurs intemporelles telles que l’humilité, la valeur d’un serment, la foi en la parole donnée, la force de l’amitié résistant à la morsure du temps.

Dans ses récits pour la jeunesse, il encourageait ses petits lecteurs à faire fi des moqueries, des critiques, des convenances sociales, à défendre ce en quoi des enfants vierges de tous préjugés pourraient croire dur comme fer : la tolérance, la transmission, le partage d’expériences, l’abolition des conflits inter-races, inter-espèces, inter-classes et la fin des rapports de forces dominants-dominés.

Dans le récit Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler   imaginé par le romancier en 1996, une mouette gestante à l’agonie soutire trois promesses à un chat « domestique » patachon.

Quand on est un chat, vrai de vrai, en digne représentant de son espèce, on se fait entretenir, on se prélasse au soleil à longueur de temps, on contemple avec envie des oiseaux qui pépient, on rejette toute forme de contrainte et on n’accepte pas d’obéir à l’appel de son nom.

Quand on est un félin, et un mâle de surcroît, on a un statut à défendre dans son quartier. On est un fier matou, dur de dur, désinvolte et nonchalant.

Quand on est un chat créé par Luis Sepúlveda, on se laisse émouvoir par sa proie toute désignée au point de surmonter son instinct naturel de prédation.

Quand on est ce chat-là, on s’engage à couver l’oisillon qui nous a été confié, à le nourrir, à l’élever et à lui apprendre à voler.

Un chat, tel qu’on le conçoit, ne sait, ne peut et ne volera jamais. Pour autant, le chat créé par Luis Sepúlveda, devra saisir le mécanisme de l’envol, la force du vent, l’équilibre du corps pour être en mesure de transmettre à son petit protégé la faculté et la grâce d’échapper aux lois de la gravité.

Ce chat-là devra mettre de côté sa fierté pour demander conseil, demander de l’aide, s’entourer d’alliés, dévier de son destin tout tracé, abandonner sa zone de confort.

La promesse que le chat met un point d’honneur à  accomplir et la lourde responsabilité qu’il accepte d’endosser, est la chance de découvrir en lui, en soi, des ressources insoupçonnées, une incitation à s’ouvrir aux autres, une occasion unique de se dépasser.

Dans notre société hyperconnectée, déshumanisée, Sepúlveda louait l’humanisme. Il militait pour la lenteur, le goût des choses simples, le plaisir des contacts bien réels, incarnés.

Il plaidait pour le respect des animaux, des forêts et des océans.

En ce mois d’avril 2020, c’est dans une petite ville espagnole située à une trentaine de kilomètres de l’océan Atlantique, que Luis Sepúlveda, après un mois et demi de lutte acharnée, a rendu les armes face au Covid-19.

Marga Veiga Martinez

Bibliographie

  • 1996 : Historia de una gaviota y del gato que le enseñó a volar, ouvrage de littérature d’enfance et de jeunesse Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler, traduit par Anne-Marie Métailié, Paris, Métailié, 1996 (ISBN 2-02-030043-5)
  • 2013 : Historia de Mix, de Max, y de Mex

Publié en français sous le titre Histoire du chat et de la souris qui devinrent amis, traduit par Bertille Hausberg, Paris, Métailié, coll. « Bibliothèque hispano-américaine », 2013 (ISBN 978-2-86424-910-8)

  • 2014 : Historia de un caracol que descubrió la importancia de la lentitud

Publié en français sous le titre Histoire d’un escargot qui découvrit l’importance de la lenteur, traduit par Anne-Marie Métailié, Paris, Métailié, coll. « Suites », 2017 (ISBN 979-10-226-0726-1)

  • 2016 : Historia de un perro llamado Leal

Publié en français sous le titre Histoire d’un chien mapuche, traduit par Anne-Marie Métailié, Paris, Métailié, 2016 (ISBN 979-10-226-0521-2)

  • 2018 : Historia de una ballena blanca publié en français sous le titre Histoire d’une baleine blanche, traduit par Anne-Marie Métailié, Paris, Métaillé, 2019 (ISBN 979-10-226-0901-2)